Palestine: Mahmoud Abbas à la tête du gouvernement provisoire
Un gouvernement provisoire sera annoncé le 18 janvier au Caire. Ce dernier sera chargé de préparer des élections présidentielles et législatives. L’accord a été conclu à Doha entre le Fatah et le Hamas.
Les mouvements rivaux du Fatah et du Hamas se sont entendus sur la formation d’un cabinet de transition dirigé par Mahmoud Abbas, chargé de superviser la tenue d’élections, selon un responsable palestinien. Cet accord est intervenu dans le cadre de réunions entamées dimanche à Doha entre Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne et chef du Fatah, et le chef du Hamas Khaled Mechaal, sous l’égide du Qatar, activement impliqué dans la réconciliation interpalestinienne.
Le gouvernement provisoire que dirigera le président Mahmoud Abbas sera annoncé lors d’une réunion de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) le 18 février au Caire.
Les deux hommes on signé l’accord en présence de l’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, lors d’une cérémonie retransmise en direct à la télévision. « La déclaration de Doha » prévoit « la formation d’un gouvernement d’entente nationale dirigé par le président Mahmoud Abbas et formé de technocrates indépendants pour faciliter la tenue d’élections présidentielle et législatives et entamer la reconstruction de la bande de Gaza ». Le texte ne précise pas de date pour la tenue des élections, initialement prévues en mai selon l’accord de réconciliation conclu au Caire par le Fatah et le Hamas en avril 2011.
Des élections en mai ?
Mahmoud Abbas et Khaled Mechaal avaient convenu dimanche de la nécessité de tenir « rapidement » des élections présidentielle, législatives et du Conseil national palestinien (CNP, Parlement en exil).
L’application de l’accord de réconciliation, paraphé par l’ensemble des mouvements palestiniens le 3 mai, piétine depuis des mois, en dépit d’innombrables rencontres.
Le dernier scrutin remonte à janvier 2006 et avait vu la victoire du Hamas, à couteaux tirés avec le Fatah depuis que les forces du mouvement islamiste ont pris le contrôle de la bande de Gaza, en délogeant les partisans du Fatah, en juin 2007.
Des craintes de part et d’autre
Bien que crédité par les sondages d’intentions de vote favorables aux législatives, le Fatah redoute de s’engager dans une présidentielle sans candidat incontestable -Mahmoud Abbas a annoncé à plusieurs reprises qu’il ne se représenterait pas-, selon Mahdi Abdelhadi, directeur du centre de réflexion Passia, à Jérusalem. Le Hamas s’inquiète d’une répétition du scénario électoral de 2006, dans laquelle il se retrouverait frustré des bénéfices de sa victoire par la poursuite du boycottage international, et il recherche donc des garanties, selon les spécialistes.
Il y a par ailleurs, au sein du Hamas, « un fossé entre Haniyeh [Le chef du gouvernement, basé à Gaza] et le numéro un du mouvement, en exil à Damas, Khaled Mechaal, accusé d’avoir accepté trop de concessions pour la réconciliation. Ismaïl Haniyeh s’était rendu la semaine dernière au Qatar dans le cadre d’une tournée régionale qui devait aussi le conduire en Iran.
LeVif.be avec L’Express
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