Zara Aslam espère un réseau de 25 rickshaws d'ici la fin de l'année. © REUTERS

Pakistan : un Pink Rickshaw contre le viol dans les transports en commun

Stagiaire Le Vif

Zara Aslam, harcelée par certains contrôleurs dans le passé, a décidé de lancer son service de rickshaws. Celui-ci est exclusivement réservé aux femmes pour permettre aux Pakistanaises de prendre les transports en toute sécurité.

Dans son rickshaw, Zara Aslam sillonne les rues de la ville de Lahore dans l’est du Pakistan. Ce petit véhicule tricycle motorisé est très habituel dans le pays pour transporter les personnes. La différence ? Elle en a réservé l’usage aux femmes, et l’a intégralement peint en rose pour bien le faire comprendre comme le révèle Reuters dans son édition de vendredi.

C’est une mini-révolution là où les femmes sont régulièrement victimes d’abus sexuels ou de violences et essentiellement dans les transports en commun. La justice sanctionne rarement les délinquants, ce qui contraint les femmes à ne plus voyager seule. « Les femmes sont victimes de harcèlement ou de viol dans les transports publics. Elles sont également harcelées lorsqu’elles attendent le bus, le pousse-pousse ou le taxi. Prendre les transports en commun pour une femme est très risqué et le taxi est extrêmement dangereux », confirme l’instigatrice du projet. C’est pour lutter contre cela qu’elle a lancé son service. Et aussi pour aider les Pakistanaises à franchir une nouvelle étape vers leur autonomisation financière et professionnelle.

Mais elle ne compte pas s’arrêter là. Elle a déjà en tête d’offrir à des femmes des formations pour passer leur permis de conduire et devenir à leur tour conductrice de rickshaw. Elle travaille également sur le lancement de 24 autres « Pink rickshaw » d’ici la fin de l’année, même si le prix de 2 800 € l’unité va la contraindre à chercher des investisseurs et sponsors.

D’autres systèmes déjà en place dans le monde

Certaines organisations allant dans le même sens existent déjà dans quelques pays du monde. Au Japon, les rames de métro sont constamment remplies et des pousseurs sont là pour permettre à tout le monde de rentrer. Ce phénomène a déclenché des cas de pelotage et depuis, les femmes peuvent voyager dans des rames à part qui leurs sont réservées. Les services de sécurité s’assurent toute la journée qu’aucun homme n’y pénètre.

En Iran, les femmes montent par la porte arrière des bus et peuvent s’installer dans une zone spéciale isolée.

En Grande-Bretagne, ce sont les taxis, les « Pink Ladies », qui ont suivi le mouvement depuis 2007. Ils doivent leur nom à la tenue des conductrices, qui ne transportent que des femmes et des enfants.

L’Amérique latine n’échappe pas à la règle. Mexico a créé des lignes de bus entières réservées aux femmes pour leur permettre d’utiliser les transports en commun.

Par Camille Ledun

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