Pakistan: la situation reste tendue suite aux propos de Cameron
Alors qu’il était en visite en Inde la semaine dernière, afin de renforcer les échanges commerciaux entre l’Inde et la Grande-Bretagne, David Cameron, le Premier ministre britannique, a tenu des propos très controversés quant au rôle du Pakistan dans l’ « exportation de la terreur » à travers le monde.
Le Premier ministre britannique a, en effet, profité de son voyage d’affaires en Inde, pays voisin et rival du Pakistan, pour déclarer: « Nous ne pouvons tolérer en aucun cas l’idée que ce pays (le Pakistan) soit autorisé à regarder des deux côtés et puisse, de quelque manière que ce soit, promouvoir l’exportation de la terreur en Inde ou en Afghanistan ou n’importe où ailleurs dans le monde ».
Ce discours survient juste après la fuite de documents confidentiels américains accusant notamment le Pakistan, pourtant fidèle allié des Etats-Unis depuis 2001, d’autoriser l’ISI (Inter-Services Intelligence) à armer et financer la rébellion afghane.
Indignés par ces déclaration qui les accusent de jouer un double jeu, les services de renseignement pakistanais auraient, dès lors, annulé une visite prévue en Grande-Bretagne, qui devait permettre de discuter de coopération en matière de contre-terrorisme, a rapporté samedi le quotidien The Times. Ni le cabinet de M. Cameron, ni le ministère des Affaires étrangères britanniques n’ont commenté les informations du Times, réaffirmant simplement qu’ Asif Ali Zardari, le président pakistanais, était toujours attendu demain à Londres.
Selon un porte-parole de l’ISI pakistanais, « de telles déclarations irresponsables pourraient affecter notre coopération avec la Grande Bretagne ». Les déclarations de David Cameron pourraient donc avoir compromis gravement une coopération militaire, pourtant cruciale, entre les deux pays.
Ces propos ont déclenché une vive polémique avec Islamabad et entraîné la convocation par les autorités pakistanaises, de l’ambassadeur britannique Adam Thomson au Pakistan. À 11h30 (6h30 GMT), ce matin, Adam Thomson a donc rencontré le ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mehmood Qureshi.
Une tournée européenne délicate mais maintenue
Le président pakistanais s’est malgré tout rendu aujourd’hui en France et sera en Grande-Bretagne demain. Les deux pays sont militairement engagés en Afghanistan.
Si finalement le président pakistanais a décidé de ne pas renoncer à sa visite à Londres, les accusations britanniques, causes de tensions avec le Pakistan, devraient rendre d’autant plus périlleuses les discussions prévues sur les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme.
À la veille de l’arrivée du président pakistanais Asif Ali Zardari en Grande-Bretagne, le Premier ministre britannique David Cameron maintient ses déclarations de la semaine dernière accusant le Pakistan d’exporter le terrorisme. La porte-parole précise, néanmoins, qu’il faisait référence à des éléments au sein du Pakistan qui soutiennent le terrorisme, et non pas au gouvernement pakistanais.
Le Vif.be, avec Belga
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