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Pakistan : 6 millions d’enfants perdus, malades ou orphelins

Six millions d’enfants ont vu leur vie bouleversée par les inondations qui ont dévasté leurs villages depuis trois semaines au Pakistan. Perdus, orphelins ou malades, ils sont les victimes les plus vulnérables de la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays.

Dans les écoles et collèges transformés en camps de fortune, dans les villages de tentes qui ont poussé le long des grands routes, on trouve souvent leurs frêles silhouettes prostrées sous l’étouffante chaleur, pliées par les maux de ventre ou s’agitant pour trouver quelque travail.

Six millions d’enfants ont été affectés par les inondations, selon Sami Abdul Malik, porte-parole de l’Unicef qui leur distribue des biscuits hypercaloriques pour éviter la malnutrition qui fait le lit d’autres maladies. « Il s’agit de sauver des vies. Les enfants sont toujours vulnérables. Ils ne peuvent contrôler leur soif et vont donc boire n’importe quelle eau, avec le risque d’attraper diarrhées, choléra ou autres maladies », note-t-il.

Ceux que les inondations ont rendus orphelins ou séparés de leurs parents sont psychologiquement traumatisés, en plus d’être malades et démunis.

Ban Ki-moon mobilise l’aide internationale

Le secrétaire général de l’ONU a demandé à la communauté internationale d’accélérer la délivrance de son aide aux 20 millions de victimes des inondations dimanche.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon est arrivé dimanche au Pakistan, où il a demandé à la communauté internationale d’accélérer la délivrance de son aide aux 20 millions de victimes des inondations, la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays.

L’ONU a lancé un appel de fonds international de 460 millions de dollars pour secourir d’urgence les six millions de sinistrés les plus vulnérables, tout en prévenant qu’il en faudrait des milliards à plus long terme pour reconstruire les villages, infrastructures et récoltes dévastés par les flots.

Il a indiqué à son arrivée qu’il était venu exprimer « la compassion et la solidarité » des Nations unies au peuple et au gouvernement du Pakistan, et voir « ce qu’il fallait encore faire » pour les victimes. « Je suis également ici pour demander à la communauté internationale d’accélérer son aide au peuple pakistanais. Nous allons tenter de mobiliser toute l’aide nécessaire et rappeler que le monde est derrière le peuple pakistanais en ces temps difficiles », a-t-il ajouté.

Un quart du pays affecté par les inondations

Selon des responsables pakistanais, environ un quart du pays, qui s’étend sur quelque 800.000 km2 et compte 167 millions d’habitants, aurait été affecté par les inondations depuis trois semaines.

La catastrophe avait d’abord frappé le nord-ouest, une région déjà secouée par la rébellion des talibans et les offensives de l’armée pour les en déloger. Elle avait ensuite dévasté des régions plus prospères du Pendjab (centre) et du Sind (sud), cruciales pour l’agriculture du pays.

Les agences humanitaires de l’ONU se sont inquiétées ces derniers jours de la lenteur de la réponse à l’appel de fonds international, et redoutaient une « seconde vague » de décès due aux maladies, les inondations ayant déjà fait environ 1.600 morts selon l’ONU. Islamabad a confirmé 1.384 décès.

L’ONU avait indiqué samedi qu’un premier cas de choléra avait été confirmé à Swat (nord-ouest), et qu’au moins 36.000 personnes souffraient de diarrhées aiguës. « Les inondations ont affecté 20 millions de personnes, détruisant pour plusieurs milliards de dollars de récoltes et réserves de nourriture, ce qui représente une perte colossale pour notre économie », avait déclaré samedi le Premier ministre Yousuf Raza Gilani.

Le Vif.be, avec Belga et l’Express.fr

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