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Oussama Ben Laden mort, un plantureux succès pour Barack Obama

La mort d’Oussama Ben Laden, tué dimanche lors d’une opération des forces américaines, est un succès pour l’administration américaine quelque dix ans après les attentats de New York et de Washington, le 11 septembre 2001.

La traque du concepteur des attentats n’a jamais cessé. Il n’est pas tout à fait surprenant d’observer que le terroriste d’origine saoudienne ait trouvé refuge au Pakistan, voisin de l’Afghanistan, même si on le localisait plus volontiers dans les montagnes des zones tribales frontalières avec l’Afghanistan que dans une petite localité pas très éloignée de la capitale pakistanaise. Un des grands enseignements de l’annonce de la mort d’Oussama Ben Laden est que le renseignement a joué un rôle clé dans sa localisation et sa neutralisation. Des informations recueillies depuis le mois d’août 2010, notamment par le puissant service de renseignement pakistanais selon Islamabad, ont permis l’opération de dimanche.

Mais Barack Obama a insisté pour mettre en exergue qu’il s’agissait d’une intervention de militaires américains. Le Président des Etats-Unis veut de la sorte insister qu’il s’agit d’un succès de son administration là où celle de son prédécesseur, George Bush, pourtant chantre de la « guerre au terrorisme », a échoué. Ensuite, il veut peut-être aussi protéger son allié pakistanais des conséquences que la mort d’Oussama Ben Laden ne manquera pas d’avoir dans un pays traversé par de forts courants islamistes radicaux.

C’est un autre enseignement de l’assassinat d’Oussama Ben Laden. Les Etats-Unis redoutent une vague d’attentats de représailles. Or si Al Qaeda ne dispose plus de la force opérationnelle d’antan, de nombreux groupes se réclamant de son idéologie risquent de vouloir venger le chef du réseau et de s’en prendre dès lors aux intérêts américains de par le monde.

Des temps troublés se profilent donc. Mais l’aura de Barack Obama sort évident renforcée de ce succès contre le terrorisme islamiste et conforte ses chances de remporter pour les démocrates l’élection présidentielle de novembre 2012.

Pour le monde arabo-musulman, la mort d’Oussama Ben Laden est un événement d’envergure. Elle intervient précisément au moment où les révoltes populaires dans plusieurs Etats avaient fait dire à certains observateurs que les islamistes jihadistes se revendiquant de Ben Laden perdaient, avec la chute de dictateurs et les aspirations très modernes des manifestants des arguments, pour le combat dévoyé.

G.P.

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