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Où partir pour mieux gagner sa vie: les meilleures destinations

Soraya Ghali
Soraya Ghali Journaliste au Vif

Il n’y a pas d’âge pour s’installer à l’étranger. Mais l’appel du large est le plus fort entre 20 et 34 ans : cette tranche d’âge représente un tiers des Belges établis hors de Belgique. Voici donc les meilleures destinations pour s’expatrier, dans un objectif professionnel, à l’intention des 25-45 ans.

Il n’y a pas d’âge pour s’installer à l’étranger. Mais l’appel du large est le plus fort entre 20 et 34 ans : cette tranche d’âge représente un tiers des Belges établis hors de Belgique. A l’autre bout de la pyramide des âges, les plus de 50 ans ne composent que 13 % des expatriés. Il faut sans doute y voir la fin d’une époque, celle des cadres quinquas envoyés par leur entreprise et qui se voyaient offrir salaires, indemnités de logement, frais de scolarité, primes de départ… Voici donc les meilleures destinations pour s’expatrier, dans un objectif professionnel, à l’intention des 25-45 ans.

A 25 ans

1. En Allemagne

C’est ainsi : avec des entreprises en pleine forme mais une population grisonnante et un taux de natalité trop faible, l’Allemagne souffre d’une vraie pénurie de travailleurs spécialisés. Le pays est désespérément en recherche de personnel qualifié. Pour faire tourner ses usines, ses laboratoires de recherche, ses hôpitaux ou ses jardins d’enfants… Les professions les plus prisées, des ingénieurs et des médecins, surtout, des mathématiciens, des physiciens, des informaticiens, des infirmières ou des cadres hôteliers. Mais aussi un patchwork de métiers au niveau de qualification variée : électriciens du bâtiment, plombiers, mécaniciens de machines agricoles et industrielles ou mécaniciens de véhicules à moteur. Dans trois régions en particulier : le Bade-Wurtemberg (où siègent Porsche et Bosch), la Bavière (BMW, MAN, Adidas, Puma, Allianz) et la Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Bayer, ThyssenKrupp). Alors qu’à Berlin, qui attire beaucoup d’expatriés, le taux de chômage s’élève à 12 % et la capitale compte très peu de sièges sociaux.

Pour séduire les candidats, le gouvernement multiplie les efforts. La reconnaissance des diplômes étrangers est progressivement simplifiée. Une « blue card » a été introduite pour faciliter l’entrée de postulants hautement qualifiés, à condition de justifier d’une promesse de contrat supérieure à 35 000 euros annuels. Sont visés ici les mathématiciens, les informaticiens, les médecins ou les diplômés en sciences de la nature.

Aussi afin de mieux « vendre » l’image de l’Allemagne à l’étranger, un portail Internet, « Make it in Germany » (NDLR : « Réussir en Allemagne »), a été lancé. Y figure une liste de 18 métiers en pénurie, comme la mécanique, la chimie, la plomberie ou le soin aux personnes, et pour lesquels l’accès au pays est aisé. Le projet « The job of my life », basé sur le modèle Erasmus, qui court jusqu’en 2018, aide financièrement les jeunes Européens dans leur installation en Allemagne s’ils y décrochent une place de formation en alternance dans des secteurs en pénurie comme l’hôtellerie, la restauration et le soin aux personnes – 40 000 places d’apprentissage sont restées vacantes en 2015. L’Allemagne finance ainsi des cours d’allemand dans le pays d’origine des candidats, les frais de déplacement en cas d’entretien d’embauche ou de déménagement. Dans certains cas, une allocation de séjour est même possible.

Bon à savoir. La langue est l’obstacle numéro un. Dans les secteurs très qualifiés, la pratique de l’anglais est devenue courante. En revanche, dans un grand nombre d’activités, la maîtrise de l’allemand est indispensable. Mieux vaut viser une autre ville que la capitale. Pour les adeptes du cool « à la berlinoise », Hambourg offre une belle alternative.

La City de Londres
La City de Londres© istock

2. Au Royaume-Uni

L’accès au marché du travail se révèle plus aisé. De l’autre côté de la Manche, le diplôme a moins d’importance que le dynamisme, la capacité d’adaptation et l’ardeur au boulot, et ce dans tous les secteurs d’activité. Chacun a sa chance, les hiérarchies sont moins étouffantes et les patrons savent déléguer : pas étonnant si les jeunes sont les premiers à choisir cette destination. Des jeunes, dont plus de la moitié sont universitaires. Mais pas seulement. Il y en a aussi beaucoup d’origine maghrébine qui y trouvent une société moins raciste, où il est plus facile de dénicher un logement ou un emploi.

La Grande-Bretagne accueille toutes les catégories professionnelles, avec deux grands pôles d’attraction : la restauration et l’hôtellerie pour les moins qualifiés ; la finance pour ceux qui sortent diplômés et affichent d’autres ambitions.

Pour les moins qualifiés, donc, il s’agit surtout de petits boulots. Les offres sont souvent affichées sur les vitrines des pubs et des restaurants et, en un après-midi, il est possible de décrocher un poste de serveur. Pour des boulots plus sérieux, dans la finance par exemple, privilégiez les entreprises ayant un lien avec la Belgique. Aujourd’hui, ingénieurs et techniciens belges trouvent assez facilement du travail à condition de maîtriser l’anglais. Des opportunités existent dans les métiers suivants : comptabilité, audit, banque, finance et fiscalité ; chauffeurs ; ingénierie dans plusieurs disciplines ; chefs de cuisine ; analystes d’affaires, gestionnaires de projets, développeurs de logiciels, architectes de solutions ; professionnels des soins infirmiers et des soins de santé.

Mais le Royaume-Uni n’est pas non plus l’eldorado. A trois heures de train de Bruxelles, l’adaptation n’est pas toujours aisée. Trouver un emploi reste relativement facile, mais le garder l’est moins. Si on ne fait pas l’affaire, c’est la porte, et rapidement. Les rémunérations sont souvent serrées et le coût de la vie, notamment à Londres, est extrêmement élevé. Quant à la durée de travail, elle est longue, et la concurrence rude. L’Irlande et le Royaume-Uni, deux pays aimés des Belges, ont ainsi vu arriver des milliers de Polonais et de Lettons dans leurs entreprises. Des candidats qualifiés, polyglottes, et beaucoup moins regardants sur leurs conditions de vie.

Bon à savoir. Pour ceux qui débarquent ici à l’aventure, il existe, en plein coeur de Londres, un lieu d’accueil : le centre Charles-Péguy, association subventionnée par le gouvernement français, qui aide les jeunes francophones de 18 à 30 ans à trouver un logement et un travail, en échange d’une cotisation de 80 euros par an. Près de 60 % de ses offres d’emploi concernent le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Les 40 % restants couvrent la distribution et le commerce, le domaine administratif, les services aux particuliers, le télémarketing, l’enseignement et l’artisanat.

Les CV britanniques (qui peuvent atteindre deux, trois pages) ne décrivent pas seulement études et expérience professionnelle. Ils font la part belle à la personnalité. Ne pas hésiter à mettre en avant ses qualités et à décrire en détail ses expériences de bénévolat, par exemple, en précisant ses responsabilités et ce qu’on en a tiré. Les employeurs demandent aussi toujours des « références ». Elles doivent figurer sur le CV et inclure le nom de la personne à contacter, son titre, son numéro de téléphone et son adresse e-mail.

3. Au Canada

Le Canada fait partie des pays les plus prisés par les candidats à l’expatriation du monde entier. Mais les autorités sont très sélectives. Pour partir au Canada, il faut d’abord que le CV colle aux besoins du marché. C’est un pays qui recrute, mais pas n’importe qui ni n’importe où. La compétition est également rude. Après une première sélection online, les dossiers sont transmis à l’ambassade du Canada. La procédure dure environ dix-huit mois. Via un système de points liés à l’âge, aux diplômes, à la capacité d’intégration et aux langues parlées, les fonctionnaires fédéraux trient les dossiers et comparent les compétences aux besoins.

Les perspectives varient d’une province à l’autre. Ainsi les informaticiens et les spécialistes de jeux vidéo sont recherchés au Québec. Tout comme les métiers de la restauration, de la petite enfance et du secteur médical. Hors Québec, dans le Grand Nord, on cherche du personnel médical, des techniciens ou des soudeurs. Tentez votre chance dans la province de Saskatchewan, province située au coeur des prairies, menacée par une pénurie de main-d’oeuvre. Une aubaine pour les candidats à l’expatriation. Car il y a urgence. Certains secteurs comme le bâtiment ou les services sociaux ne vont bientôt plus permettre de satisfaire l’offre. On y manque aussi de mécaniciens, de soudeurs, d’ébénistes, de carreleurs, de peintres industriels et de camionneurs.

Bon à savoir Même au Québec, il faut impérativement être bilingue français-anglais. Rares sont les postes où tout se fait en français. Au Canada anglophone, l’anglais suffit. Le marché canadien est réactif. Rien ne sert de chercher depuis la Belgique. Le meilleur moyen est de s’y rendre directement. Les candidats au départ peuvent aussi rencontrer de futurs employeurs pendant les « Journées Québec » (journeesquebec.gouv.qc.ca) et au forum emploi de Destination Canada (destination-canada-forum-emploi.ca). Sur un CV canadien, photo, âge, sexe et situation matrimoniale ne figurent pas.

4. Aux Etats-Unis

Où partir pour mieux gagner sa vie: les meilleures destinations
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New York et les Etats-Unis font toujours rêver. Ils restent la destination de tous les possibles. On peut toujours y faire fortune, fonder une entreprise, décliner initiative, flexibilité, prise de responsabilité… Ce sont toujours les jeunes hyperdiplômés qui sont attirés par la première puissance économique mondiale pour des emplois pointus et très bien payés. Mieux vaut cibler ses recherches. Le développement informatique, le design graphique, l’animation 3D, la mode et l’industrie du luxe, les cosmétiques et la coiffure, la restauration, le tourisme et l’ingénierie spécialisée (hydraulique, mécanique, réseaux, environnement, énergie) sont des secteurs qui recrutent. C’est dans les PME que l’on embauche le plus, notamment dans le secteur des services. Les moins qualifiés peuvent quand même tenter leur chance et décrocher des petits boulots dans les services – bars, restaurants ou boutiques.

Un petit conseil : élargir son champ d’investigation. Ainsi, la plus grande ville du Texas, Houston, de prime abord moins attirante, est en plein essor. La ville, qui offre de nombreux emplois dans le secteur informatique (les profils d’ingénieur et d’informaticien passent sur le dessus de la pile), abrite également le célèbre centre aérospatial de la Nasa et le Texas Medical Center, le plus grand complexe médical du globe.

Bon à savoir. Il est préférable d’organiser sa recherche d’emploi depuis la Belgique : ce n’est qu’après avoir décroché une proposition de travail auprès d’une entreprise « sponsor » que l’on peut entamer une procédure de demande de visa. Une solution : entrer dans une grande entreprise internationale comme L’Oréal ou Tractebel. Ou se faire embaucher par une entreprise américaine en Europe et négocier son transfert ensuite. Les expatriés sont nombreux à avoir suivi cette voie. Autre porte d’entrée : le VIE (lire ci-contre). Une formule temporaire mais correctement rémunérée. Enfin, faire un troisième cycle dans une université de la côte Est peut s’avérer judicieux. Les entreprises américaines sont de grandes adeptes du campus hiring, c’est-à-dire du recrutement direct dans les universités.

5. En Chine

Agroalimentaire, hôtellerie, environnement, urbanisme, bâtiment… Autant de secteurs jugés prioritaires et pour lesquels l’empire du Milieu accueille des experts techniques étrangers. Et pour un jeune diplômé aventureux et ambitieux, une expérience en Chine est une sorte de must, un passeport pour une carrière internationale. Or, avec l’évolution du marché de l’emploi chinois – chaque année, plusieurs millions de jeunes sortent diplômés des universités du pays -, les autorités deviennent regardantes à l’égard des candidats à l’expatriation. Une maîtrise du mandarin ou un niveau d’études minimal (master) ainsi qu’une première expérience professionnelle attestée sont désormais des critères souvent exigés par les sociétés qui recrutent. Le jeune diplômé peut tenter un VIE (lire ci-contre) via une entreprise belge, française, voire anglophone : une soixantaine d’offres d’entreprises sont disponibles sur le site Civiweb. Pas chinoises, puisque le pays donne désormais priorité à ses ressortissants, réservant ces offres à ses propres étudiants et diplômés. Une autre évolution est également à l’oeuvre. Les jeunes Chinois sont de plus en plus nombreux à partir se former à l’étranger. Lorsqu’ils reviennent, bilingues, avec une ouverture sur la culture et la mentalité occidentales, ils sont souvent recherchés par les multinationales.

Bon à savoir. Pour les non-sinisants, il est plus facile de s’intégrer à Shanghai, où l’anglais est de plus en plus utilisé comme langue de travail. Pour apprendre le chinois, comptez une bonne soixantaine d’heures de cours pour vous débrouiller dans la vie courante. Et beaucoup plus, en immersion, pour être capable de mener une négociation. Quant à la maîtrise totale, c’est l’histoire d’une vie !

6. Mais aussi en Corée du Sud

Plus abordable que la Chine, de plus en plus compliquée, et le Japon, hors de prix, Séoul, qui était encore en dehors des radars, bénéficie désormais du succès de ses grandes marques telles Samsung, LG ou Hyundai. Les entreprises étrangères gérées en Corée sont inondées de CV, mais elles ont accès à un très vaste réservoir de travailleurs hautement qualifiés et dotés d’un niveau élevé d’éducation. Ceux qui ont la chance d’y effectuer une partie de leur cursus sont plus facilement repérables par les recruteurs, même s’ils sont en concurrence avec les jeunes diplômés coréens.

Bon à savoir Le rêve coréen est semé d’embûches. Principal obstacle : en plus de l’anglais, la langue coréenne, obligatoire pour trouver un job dans une entreprise coréenne. Le rythme de travail est stakhanoviste, avec très peu de vacances.

A 35 ans

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/© Reuters

1. En Suisse

L’informatique, l’industrie pharmaceutique et l’immobilier forment en permanence le trio de tête des secteurs qui recrutent. La Suisse embauche aussi dans l’hôtellerie et la restauration, la santé, l’agroalimentaire et dans l’enseignement. Mais, ici, dans un petit pays, le choix est forcément limité. Ce n’est pas le Royaume-Uni ! On peut chercher déjà, depuis chez soi, en consultant les grands jobboards suisses comme jobup.ch ou alpha.ch. Pour dénicher les nombreuses offres qui ne sont pas diffusées, il faudra aussi réseauter, via LinkedIn, mais surtout grâce à un site social local très prisé, Rezonance.ch. Le candidat idéal ? Celui qui présente quatre à cinq ans d’expérience. Si vous ne parlez pas allemand, le choix reste la Suisse romande, à l’ouest, où l’on parle le français, plutôt que dans le centre ou l’est, alémaniques. Et plutôt Lausanne, plus diversifiée que Genève, où l’on trouve de grands groupes : Philip Morris, Nestlé, Migros (leader de la distribution en Suisse), Logitech. Cependant ne pas négliger les PME, dont beaucoup sont des leaders mondiaux.

Bon à savoir Visez des profils semblables au vôtre. Cerise sur le gâteau : parler l’allemand. Détaillez vos qualifications dans votre CV. Le diplôme ne suffit pas à convaincre : en Suisse, les compétences comptent plus que le diplôme. Une fois que la confiance est là, un employé a toutes ses chances d’avoir des responsabilités et de monter dans la hiérarchie. La Suisse est l’une des contrées les plus chères du monde, mais les salaires sont plus élevés que dans l’Union européenne.

2. En Turquie

Les opportunités professionnelles offertes par ce pays émergent aux portes de l’Union européenne sont importantes : son taux de croissance depuis 2003 se situe parmi les plus élevés de l’OCDE. Mais l’obtention d’un permis de travail est difficile et même un ingénieur aura le plus grand mal à faire reconnaître ses diplômes. Mieux vaut décrocher une embauche dans une société turque avant de s’expatrier. En règle générale, une entreprise turque n’engage un étranger que si elle ne trouve pas localement le profil recherché. La distribution, l’énergie et l’environnement sont des secteurs porteurs. Le boom des énergies renouvelables a créé des besoins en expertise étrangère, comme le traitement des eaux usées. La Bourse d’Istanbul monte elle aussi ?en puissance, offrant des opportunités dans les métiers de la finance. Le tourisme, ?le textile et l’événementiel (en plein essor) recrutent aussi. Istanbul, surnommée « la nouvelle Barcelone », n’a plus cette image de « pays atelier bon marché » : grâce au design et à la mode, elle s’impose comme un eldorado du style.

Bon à savoir La Turquie est suffisamment européenne pour ne pas se sentir déphasé et assez exotique pour se sentir dépaysé. Une belle destination pour une première expatriation. Mais les tracasseries administratives sont très courantes : les entreprises qui engagent des expatriés mettent jusqu’à six mois pour régulariser leur situation. Une particularité : le marché des profs de français. Les lycées turcs francophones constituent un bassin d’emplois important.

3. En Australie

Melbourne
Melbourne© Sylvain Grandadam

La procédure est très compliquée, et le niveau d’études supérieures élevé. Sans compter que la mise en concurrence avec des travailleurs asiatiques bien formés, en particulier à Sydney, complique l’accès à l’emploi. Or, les opportunités sont bien réelles. Le sponsoring est la solution. Il consiste à trouver l’entreprise qui acceptera de faire avec vous les démarches nécessaires à l’obtention de votre visa, temporaire ou permanent. L’employeur doit pour cela démontrer qu’il ne trouve pas de citoyens nationaux ayant les compétences pour le poste. Mieux vaut cibler les secteurs très porteurs : filière minière, bâtiment et construction, santé, agroalimentaire, nanotechnologies, hôtellerie et restauration. Les nouvelles technologies, l’informatique, les soins médicaux spécialisés et le conseil sont en quête de profils qualifiés. La seule association minière estime à plus de 60 000 emplois (ingénieurs, conducteurs d’engins ou mineurs), ses besoins d’ici 2020. Les francophones sont très recherchés par les entreprises qui travaillent avec la Nouvelle-Calédonie ou l’Afrique francophone, notamment du fait de développements miniers réalisés dans ces régions.

L’Etat australien dresse une liste d’emplois à pourvoir. Si votre profession y figure, tout est plus facile. Regardez si elle figure dans les Skilled Occupation Lists publiées sur le site australien de l’immigration (immi.gov.au/skilled/sol) : on y demande par exemple des ingénieurs, des architectes, des électriciens, des plombiers, des vétérinaires, tous les métiers médicaux. Trouver un sponsor peut notamment se faire par le biais du site SkillSelect.gov.au : vous y serez invité à envoyer une EOI (Expression of Interest), c’est-à-dire à signaler que vous seriez intéressé par un visa de travail. Les employeurs peuvent ensuite utiliser cette base de données pour trouver les profils qui leur manquent.

Bon à savoir. L’accès à des postes qualifiés est difficile, et l’absence d’expérience professionnelle en Australie est un handicap.

4. A Singapour

Ici, c’est la destination « réservée » aux hauts potentiels ambitieux, en particulier, les profils d’ingénieurs ou d’avocats d’affaires. Singapour, surnommée le « petit Manhattan », n’est pas à la portée de tous. Le gouvernement impose des règles d’immigration très sélectives qui pénalisent les peu qualifiés. Les salaires y sont élevés. Près d’un tiers des expatriés y travaillent dans la banque, l’assurance et les services financiers. Pour prouver son dynamisme, il est indispensable d’être sur place : une adresse singapourienne et un numéro de portable local attireront l’oeil d’un recruteur. Ne tablez pas trop sur les petites annonces des sites d’emploi, la plupart étant réservées aux salariés locaux. Sur le site du Ministry of Manpower (mom.gov.sg) figure la liste des métiers en demande de main-d’oeuvre et pour lesquels il est plus facile d’obtenir un visa.

Bon à savoir. Un paradis si on aime le luxe, le calme et l’ordre. Le pays, selon les parents expatriés, offre un excellent système scolaire. Mais la pédagogie est dure, privilégiant la concurrence entre élèves. Le coût de la vie est exorbitant. L’école est payante, les loyers chers, il n’y a pas de sécurité sociale. Mieux vaut négocier un bon salaire…

La Nouvelle Zélande
La Nouvelle Zélande© iStockphoto

5. En Nouvelle-Zélande

Le petit pays a le vent en poupe, notamment auprès des jeunes qui s’y rendent via la formule vacances-travail (lire plus haut). Mais la préférence néo-zélandaise va aux adultes et aux couples de 30 à 40 ans, dont le pays a grandement besoin. L’Etat publie sur son site Internet une liste de métiers en pénurie et un système de points sélectionne les volontaires. Un couple « qualifié », par exemple, doit présenter trois années d’expérience dans un métier en pénurie, un diplôme de l’enseignement supérieur (de trois ans minimum) et une réelle maîtrise de l’anglais. Quant au conjoint « suiveur », il doit lui aussi posséder un niveau d’études supérieures et parler un anglais fluide. Rien ne sert de mentir sur son niveau de langue, puisque les autorités néo-zélandaises vous soumettent à un test d’anglais tout comme à un examen médical.

Les profils recherchés sont les cadres et les ingénieurs dans les secteurs de la santé, de l’industrie (fossile) ou la construction. Pour d’autres métiers, l’exigence est moins forte, entre autres pour les opérateurs de machine agricole ou les charpentiers, très demandés. Jusqu’à 35 ans, le candidat peut tenter de décrocher le programme « Jeunes travailleurs qualifiés ». Durant neuf mois, l’Etat vous autorise à chercher un emploi. Chaque année, 300 places maximum sont disponibles et sous certaines conditions, notamment : détenir un diplôme supérieur, deux ans d’expérience dans son domaine et suffisamment d’argent pour subvenir à ses besoins durant son séjour.

Bon à savoir. Un francophone doit parler un anglais impeccable car la concurrence est rude avec les travailleurs anglophones d’Afrique du Sud, d’Australie ou du Royaume-Uni. Les recruteurs néo-zélandais aiment recevoir des curriculum vitæ de deux, trois, quatre, voire cinq pages. Ils veulent en somme qu’on leur raconte une histoire professionnelle. Et vous devez tout expliquer, avec des exemples concrets. Ici, le networking occupe une place très importante dans la recherche d’un emploi… La grande majorité des offres d’emploi ne sont pas publiées mais trouvent preneur par le bouche-à-oreille. N’hésitez pas à vous informer auprès d’expatriés, via le forum expatblog.com.

A 45 ans

1. Au Japon

La politique de brain drain enclenchée par le Japon, c’est-à-dire l’accueil d’employés étrangers dans le but d’internationaliser l’économie du pays, attire de plus en plus de candidats. Mais ne songez pas à partir sans un contrat d’embauche en poche ! Prospectez à distance, depuis la Belgique. Sur place, cela risque d’être long et hasardeux. La recherche d’emploi dans une entreprise internationale est plus facile, mais exige de parler anglais et, de plus en plus, d’avoir de bonnes notions de japonais. La quête d’un employeur nippon est plus ardue : il convient de se débrouiller dans la langue du pays.

Les secteurs de pointe offrent le plus d’opportunités. Les activités ayant le meilleur potentiel d’embauche sont les nouvelles technologies de l’information et de la communication (logiciels, électronique grand public, télécommunications, commerce électronique), les biotechnologies et nanotechnologies (pharmacie, agroalimentaire, chimie-environnement), la santé, l’environnement (traitement des déchets, recyclage, énergie solaire) et l’automobile (nouvelles technologies). Dans les entreprises internationales implantées au Japon, les postes susceptibles d’être confiés aux francophones se situent en particulier dans le commerce (marketing, communication, etc.) et la gestion (audit, informatique, secrétariat, etc.).

Bon à savoir. Le CV japonais est différent du nôtre : il s’agit d’un formulaire de 4 pages que l’on remplit à la main. La photo est obligatoire. Une mine d’information : le Comité consulaire pour l’emploi et la formation professionnelle de Tokyo met en contact des francophones à la recherche d’un emploi dans des entreprises françaises ou japonaises au Japon. Il publie mensuellement un bulletin regroupant les demandes et les offres d’emplois, les demandes de stage ou de VIE.

Avenue des stars, Hong Kong
Avenue des stars, Hong Kong© Mathieu Nguyen

2. A Hongkong

La finance, le service aux entreprises (avocats, comptables…), la logistique ? avec l’un des plus grands ports en eau profonde du monde ?, la construction et le tourisme (54 millions de visiteurs annuels) sont des secteurs dynamiques qui embauchent surtout en contrat local. Le boom du tourisme des Chinois du continent ouvre aussi d’autres perspectives dans l’hôtellerie et la restauration, l’art, le vin… friands de tout ce qui est européen : de l’expertise aux produits. La destination attire aussi de plus en plus de Belges, dont le nombre a plus que doublé en cinq ans. Pour une première expérience, mieux vaut viser les sociétés françaises, très présentes dans la finance, le luxe, l’agroalimentaire et les infrastructures (construction, assainissement…), ou les groupes anglo-saxons. Il sera plus aisé ensuite d’intégrer une entreprise hongkongaise.

Bon à savoir. Les salaires sont confortables mais le coût de la vie est très élevé, surtout le logement, plus cher qu’à Londres ou New York.

3. Au Brésil

C’est d’ingénieurs que le pays, premier marché d’Amérique latine, a le plus besoin, notamment dans le secteur pétrolier et gazier, en plein boom, et dans la construction civile. Les géants Petrobras et Vale absorbent ceux formés sur place, provoquant une pénurie. Les experts très techniques dans les énergies renouvelables, l’automobile et la construction sont également recherchés.

Mais face au flux croissant d’Européens, les autorités brésiliennes sont devenues plus exigeantes. La question des visas s’est complexifiée et seuls ceux qui ont décroché un emploi peuvent en obtenir un. La majorité des entreprises privilégient un candidat qui a la double nationalité, ou qui a déjà son permis de travail grâce à un conjoint brésilien ou un enfant né sur place. Malgré ces difficultés, le Brésil est en pleine phase d’internationalisation. Les postulants qui ont une carrière professionnelle dans un autre pays possèdent un net avantage.

Bon à savoir. La sécurité, bien qu’en nette amélioration, reste un problème. Le coût de la vie, très élevé, est un élément très souvent sous-estimé par les nouveaux arrivants. Se faire embaucher par une multinationale se révèle être plus simple.

4 En Inde

L’Inde fait les yeux doux aux cadres supérieurs occidentaux. Car les entreprises indiennes à forte croissance ont désormais des ambitions mondiales, et plus seulement circonscrites à leur « voisinage » chinois, par exemple. Voilà encore deux ans, elles préféraient recruter du personnel indien expatrié, susceptible d’accepter des salaires moindres, par souci de contribuer à la croissance de son pays. Ces jeunes cadres indiens ont construit l’ossature du middle management des entreprises. Mais ces dernières ont maintenant besoin, pour satisfaire leur appétit de mondialisation, d’équipes de dirigeants. Or, dans certains secteurs tels que les infrastructures, l’aviation, la distribution ou les sciences de la vie, les hautes qualifications manquent, et tout particulièrement les profils de grande expérience. Visez en priorité ?les villes du sud : Chennai (ex-Madras), Bangalore, Pondichéry, où les méthodes de travail sont plus structurées et les entreprises plus modernes.

Bon à savoir Tous les expatriés ne supportent pas ?le fossé culturel. D’où l’importance de tester la vie sur place avant de s’installer. Elément rare en Asie, l’anglais, parlé par de nombreux Indiens, permet de faciliter les relations d’affaires et la vie sociale. Un visa de travail est obligatoire et il faut justifier d’un revenu de plus de 25 000?dollars annuels. Il existe des dérogations pour obtenir ce visa en gagnant moins : professeurs de français, traducteurs, chefs cuisiniers…

5. Aux Emirats arabes unis et au Qatar

Dopés par des mégaprojets, ces pays peu peuplés recherchent des compétences extérieures dans des domaines comme l’enseignement, l’informatique, la finance, l’hôtellerie-restauration, le bâtiment et la construction, l’aéronautique et, bien sûr, le luxe. Mais ils privilégient les candidats très expérimentés. Les jeunes diplômés sont donc exclus de ce marché fort concurrentiel. Ils peuvent postuler pour un VIE – 31 offres sur le site Civiweb.com.

Il faut avoir un sponsor – c’estàdire un employeur – pour pouvoir travailler sur place. Et pour recevoir l’autorisation de quitter le pays, qu’il s’agisse de vacances, d’un déplacement professionnel ou d’un retour définitif.

Bon à savoir. Les salaires y sont deux à trois fois plus élevés. Des sites Internet répertorient les offres d’emplois (dont celui d’Al-Jazeera), mais les entreprises préfèrent souvent les candidats déjà sur place. Sur un CV, misez sur vos références : elles feront davantage mouche que vos diplômes.

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