Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN. © AFP/Thierry Charlier

Otan-Russie: deux sujets qui fâchent sur la table ce lundi

Les pays de l’Otan et la Russie doivent se retrouver lundi à Bruxelles pour évoquer le conflit ukrainien et tous les sujets de friction sur le flanc est de l’Alliance atlantique, dans un climat de tension inédit depuis la fin de la Guerre froide.

Ce rendez-vous, annoncé jeudi, intervient alors que cinq soldats ukrainiens ont été tués dimanche dans des combats avec les séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine, selon Kiev, et sur fond d’intervention décriée de Moscou dans le conflit syrien.

L’ambassadeur russe Alexandre Grouchko auprès de l’Alliance doit s’entretenir dans la matinée avec ses homologues des 28 membres de l’Otan, à l’invitation de son secrétaire général Jens Stoltenberg. Ce dernier doit s’exprimer ensuite dans un message vidéo pour rendre compte de la réunion, selon un responsable de l’Otan.

Les discussions ont pour cadre le « Conseil Otan-Russie » (COR), une instance de dialogue créée en 2002 qui se réunissait régulièrement jusqu’à 2014, mais a été mise en sommeil cette année-là après l’annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée.

En avril 2014, un mois après cette annexion jugée illégale, l’Otan avait suspendu toute coopération pratique, tant civile que militaire, avec Moscou. Mais le COR a finalement été réactivé pour maintenir un dialogue politique.

« C’est important pour éviter les malentendus, les erreurs d’appréciation ou les escalades involontaires, et pour accroître la transparence et la prévisibilité », juge l’Otan.

En retour, Alexandre Grouchko a dit espérer « des discussions ouvertes » lors de la réunion, lors de laquelle seront abordés « les sujets relatifs à la sécurité européenne, particulièrement l’Ukraine ».

Depuis avril 2016, c’est la troisième fois que cette instance se réunit.

La dernière rencontre, le 13 juillet, avait viré au dialogue de sourds, les deux parties s’accusant mutuellement de faire voler des avions militaires « à l’aveugle », transpondeur éteint, pour empêcher un bon suivi de l’exercice par le voisin dans des zones mitoyennes comme la mer Baltique.

Cinq mois plus tard, le contexte reste tendu. L’Otan s’apprête à partir de début 2017 à déployer quatre bataillons d’un millier d’hommes chacun dans les trois pays baltes et en Pologne.

Une décision qui revient pour l’Alliance à renforcer sa présence militaire aux portes de la Russie de manière inédite depuis la fin de la Guerre froide il y a 25 ans. Sur l’Ukraine, Jens Stoltenberg a encore souligné début décembre « la responsabilité significative » de Moscou dans le non-respect des accords de Minsk, censés mettre fin au conflit qui dure depuis deux ans et demi entre forces loyalistes et séparatistes prorusses.

Ce Conseil Otan-Russie est aussi le premier depuis l’élection de Donald Trump, qui prend ses fonctions en janvier et semble vouloir normaliser la relation avec la Russie et épargner Vladimir Poutine.

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