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Otan: pressés par Trump, les alliés réaffirment leur engagement à payer plus

Le Vif

Donald Trump a obtenu jeudi l’engagement des Alliés des Etats-Unis d’accélérer la cadence pour augmenter leurs dépenses militaires, se déclarant « très content » des résultats obtenus à l’issue des deux journées d’un sommet de l’Otan sous tension à Bruxelles.

« Ils ont accepté de payer et de payer plus rapidement », a annoncé M. Trump au cours d’un conférence de presse non programmée avant de quitter Bruxelles.

L’engagement souscrit en 2014 de consacrer 2% de leur PIB aux dépenses de défense pour 2024 demeure. Il est inscrit noir sur blanc dans la déclaration commune agréée mercredi par les dirigeants des 29 pays membres de l’Alliance.

Mais une quinzaine de pays, dont l’Allemagne, le Canada, l’Italie, l’Espagne et la Belgique sont encore très loin de l’objectif, avec moins de 1,4% de leur PIB pour la Défense en 2018, et certains se disaient incapables de respecter leur parole en 2024, ce qui a ulcéré le président américain.

Donald Trump était arrivé à Bruxelles mardi soir décidé à leur forcer la main. Il a mis le sommet sous pression à coup de messages sur son compte Twitter et de déclarations peu amènes à l’adresse des mauvais payeurs.

Cible privilégié de sa vindicte: l’Allemagne qui a été accusée de débourser des milliards pour des achats de gaz et de pétrole à la Russie au lieu de contribuer aux dépenses de défense.

« Je crois en l’Otan »

M. Trump a renouvelé ses exigences jeudi au début de la seconde journée du sommet et le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a été contraint de convoquer en urgence une réunion extraordinaire pour désamorcer une menace de crise.

« Les Alliés pouvaient être inquiets, car hier j’étais extrêmement insatisfait de ce qui se passait et ils ont considérablement renforcé leurs engagements. Maintenant, nous sommes très heureux d’avoir une Otan très puissante, très forte, beaucoup plus forte qu’il y a deux jours », s’est félicité le président américain.

« J’aurais pu utiliser la menace (de quitter l’Otan) mais cela n’a pas été nécessaire », a-t-il assuré en réponse à une question en ce sens.

« J’ai obtenu des progrès extraordinaires par rapport à mes prédécesseurs », a-t-il soutenu. « L’Allemagne a accepté d’accélérer le tempo pour augmenter ses dépenses militaires », a expliqué Donald Trump.

La chancelière Merkel a néanmoins rétorqué que les Allemands savaient que « nous devons faire plus et que nous le faisons depuis un certain temps ».

« Je crois en l’Otan. L’Otan est plus fort qu’il y a deux ans », a lancé le président américain.

Un sentiment partagé par le chef de l’Etat Français: « L’Otan sort plus fort » de son sommet, s’est réjoui Emmanuel Macron.

La France respectera ses engagements pour parvenir à consacrer 2% de son PIB à ses dépenses militaires. « Nous y serons en 2025 », a affirmé la ministre des Armées Florence Parly, présente à Bruxelles avec ses homologues des 28 autres pays membres.

« Nous sommes pleinement en ligne avec ce qui a été acté dans la déclaration finale qui a été adoptée mercredi de manière consensuelle », a-t-elle précisé.

Poutine à Helsinki

Le président américain est attendu jeudi au Royaume-Uni pour une visite officielle, au cours de laquelle il rencontrera la reine Elizabeth II et la Première ministre Theresa May.

Il se rendra ensuite pour un sommet bilatéral historique avec le président russe Vladimir Poutine lundi à Helsinki.

Il a assuré qu’il évoquerait avec M. Poutine l’interférence russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016.

Vladimir Poutine « n’est pas mon ennemi (…) En fin de compte, c’est un concurrent, il représente la Russie, je représente les États-Unis », a-t-il souligné.

Le projet de doublement du gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l’Allemagne devrait être discuté au cours de cette réunion, a indiqué le président américain.

Donald Trump a demandé son abandon au cours du sommet de l’Otan. L’attaque lui a permis d’enfoncer un coin dans l’unité des Européens, car ce dossier les divise.

La Pologne estime ainsi que l’Europe n’a pas besoin de Nord Stream 2.

« C’est un exemple de pays européens qui fournissent des fonds à la Russie, lui donnent des moyens qui peuvent être utilisés contre la sécurité de la Pologne », a soutenu le chef de la diplomatie polonaise Jacek Czaputowicz.

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