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Otan : les fonds promis doivent servir à financer les forces afghanes

La Belgique risque de se retrouver en difficulté à l’Otan en réclamant de pouvoir contrôler l’affectation de la somme (douze millions d’euros par an pendant trois ans) réclamés par les Etats-Unis pour financer les forces de sécurité afghanes après 2014, date de la fin du retrait des troupes de combat occidentales déployées depuis une décennie dans ce pays.

Ces fonds ne doivent servir qu’au financement des forces de sécurité afghanes (ANSF, armée et police), ont indiqué des sources proches de l’Otan à l’agence BELGA, contredisant des propos tenus par le Premier ministre Elio Di Rupo.

Selon lui, la Belgique contribuera bien à hauteur de douze millions d’euros (quinze millions de dollars) maximum à la reconstruction de l’Afghanistan après 2014, mais souhaite garder un oeil sur l’affectation de cette somme.

« Nous avons nos exigences quant à l’utilisation de cet argent à des fins spécifiques », avait affirmé samedi le chef du gouvernement à la veille de l’ouverture d’un sommet de l’Otan à Chicago (nord-est des Etats-Unis).

A l’Otan, on assure que les contributions demandées aux alliés et à leurs partenaires attachés à la stabilisation de l’Afghanistan après la fin du retrait des troupes étrangères – elles atteindraient déjà le milliard de dollars – ne peuvent servir qu’au financement des forces de sécurité afghanes, en couvrant leurs « frais de fonctionnement », dont les salaires des militaires et des policiers.

« Après 2014, nous allons passer au financement des troupes afghanes, mais aussi peut-être à des activités de coopération au développement », avait expliqué samedi le ministre des Affaires étrangères,

Didier Reynders. « Cela pourrait aussi être la formation d’agents ou de militaires, mais une telle demande ne nous est par encore parvenue », avait-il ajouté.

Le chef de la diplomatie belge avait aussi évoqué la possibilité de financer la formation de la police afghane, soit directement, soit via l’Union européenne, qui a déployé en Afghanistan une mission européenne de police (EUPOL). Ou un soutien juridique aux juges et magistrats afghans, avait-il ajouté en rappelant l’intérêt de la Belgique pour l’établissement d’un état de droit, la lutte contre la corruption et le droit des femmes.

Selon M. Reynders, aucune décision n’a encore été prise sur l’imputation des douze millions d’euros à l’un ou l’autre ministère, une question qui ne sera à trancher que lors de l’établissement du budget pour l’année 2015.

Il a toutefois fait valoir que toute la somme ne devrait pas provenir du ministère des affaires étrangères, qui a déjà débloqué 300.000 euros pour un projet d' »Integrity Building » en Afghanistan.

Les Etats-Unis et l’Otan sont à la recherche de sources de financement pour assurer la viabilité des ANSF et fournir les 4,1 milliards de dollars annuels jugés nécessaires à leur fonctionnement.

Le Vif.be, avec Belga

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