Conseil de l'ONU. Illustration. © REUTERS

ONU: Le Conseil de sécurité autorise « toutes les mesures nécessaires » contre l’EI

La résolution « demande aux Etats qui en sont capables de prendre toutes les mesures nécessaires, en conformité avec les lois internationales, et en particulier avec la charte de l’ONU (..) sur le territoire contrôlé par l’EI en Syrie et en Irak ».

Les pays sont invités à « redoubler d’efforts et à coordonner leurs initiatives afin de prévenir et stopper les actes terroristes commis spécifiquement » par l’EI, ainsi que par d’autres groupes extrémistes associés à Al-Qaïda. Le Conseil qualifie l’EI de « menace mondiale et sans précédent contre la paix et la sécurité internationales » et se déclare « déterminé à combattre par tous les moyens cette menace ».

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a salué dans un communiqué un texte qui « appelle à l’amplification de la lutte contre Daech », un acronyme de l’EI en arabe. « Il importe maintenant », a-t-il ajouté, « que tous les Etats s’engagent concrètement dans ce combat, qu’il s’agisse de l’action militaire, de la recherche de solutions politiques, ou de la lutte contre le financement du terrorisme ». François Delattre, l’ambassadeur français à l’ONU, a qualifié les attentats de Paris « agression armée contre la France » et a déclaré que la résolution permet de mener des efforts transnationales contre l’EI.

« En se basant sur cette résolution historique du Conseil de sécurité de l’ONU, la France va poursuivre ses efforts afin de galvaniser la communauté international pour vaincre notre ennemi commun », a-t-il déclaré. La résolution ne donne pas à proprement parler d’autorisation légale pour agir militairement contre l’EI et elle n’invoque pas l’article 7 de la charte de l’ONU qui prévoit l’emploi de la force. Mais elle fournit un appui politique à la campagne contre les djihadistes en Syrie et Irak, qui a été intensifiée à la suite des attentats de Paris, revendiqués par l’EI. Les raids aériens français en Syrie ont pour base légale le droit d’un Etat à se défendre contre une attaque, reconnu par l’article 51 de la Charte des Nations unies.

La résolution condamne les attaques à Paris, mais aussi celles qui ont été menées depuis début octobre par l’EI à Sousse (Tunisie), à Ankara, Beyrouth ou contre un avion russe au-dessus de l’Egypte. Elle a été votée au moment où à Bamako une prise d’otages dans un hôtel a fait au moins 27 morts selon les autorités maliennes. Cette attaque a été revendiquée par un groupe djihadiste lié à Al-Qaïda. La résolution invite les pays à « intensifier leurs efforts » pour empêcher leurs citoyens de s’enrôler dans les rangs de l’EI, comme l’ont fait des milliers de jeunes de pays occidentaux dont des centaines de Français, et pour tarir le financement des groupes extrémistes.

Elle prévoit aussi que l’ONU prenne de nouvelles sanctions contre les dirigeants et membres du groupe et ses soutiens. La Russie a de son côté proposé mercredi au Conseil d’adopter une nouvelle version de son projet de résolution, que le président russe Vladimir Poutine avait présenté fin septembre. Mais ce texte est pour l’instant rejeté par les Occidentaux parce qu’il prévoit d’associer le régime de Bachar al-Assad à la lutte contre les groupes extrémistes. Contrairement à la Russie; Londres, Paris et Washington veulent un départ rapide du président syrien dans le cadre d’une transition politique pour régler le conflit.

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