Le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, en grève de la faim depuis plus de trois mois dans une prison russe © AFP

Oleg Sentsov « veut vivre » mais « n’a pas l’intention de s’arrêter »

Le Vif

Le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, en grève de la faim depuis plus de trois mois dans une prison russe, « veut et espère vivre » mais « n’a pas l’intention de s’arrêter » malgré la détérioration de son état de santé, a indiqué mercredi une journaliste et activiste russe qui l’a rencontré.

« Ce n’est pas un suicidaire, il veut et espère vivre. Il m’a fait penser à un malade du cancer persuadé qu’il vaincra la tumeur et qu’il vivra », a indiqué mercredi à l’AFP Zoïa Svetova, qui a pu s’entretenir deux heures avec le cinéaste mardi dans sa prison du Grand Nord russe.

« J’ai compris qu’il n’avait pas l’intention de s’arrêter avant la libération des prisonniers politiques ukrainiens. Cette force d’esprit lui donne la force de supporter ces conditions de détention et l’espoir que ses exigences seront entendues tôt ou tard », a-t-elle poursuivi. « Il est devenu encore plus fort. Il se sent comme un homme qui peut aider d’autres innocents à être libérés ».

Opposé à l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014, Oleg Sentsov a été condamné à 20 ans de détention pour « terrorisme » et « trafic d’armes » à l’issue d’un procès dénoncé par Kiev, l’Union européenne et les États-Unis.

En grève de la faim depuis le 14 mai, le cinéaste, 41 ans, exige la libération de « tous les prisonniers politiques » ukrainiens détenus en Russie.

La semaine dernière, sa cousine, Natalia Kaplan, avait indiqué qu’Oleg Sentsov lui avait écrit dans une lettre sentir que la fin était « proche ». Son avocat a déclaré de son côté vendredi que le réalisateur était « prêt à mourir ».

Selon Zoïa Svetova, M. Sentsov affirme être dans un « état pré-critique » et prend « des compléments alimentaires » destinés habituellement aux malades incapables de se nourrir.

Les ambassadeurs du G7 à Kiev, ainsi que de nombreuses personnalités du monde culturel ont appelé à sa libération.

Vendredi, le président français Emmanuel Macron a fait « plusieurs propositions » à Vladimir Poutine, lors d’un appel téléphonique afin de « trouver de façon urgente une solution humanitaire » pour Oleg Sentsov.

Mais le Kremlin garde depuis le silence, répétant mercredi qu’une grâce ne pouvait être accordée qu’à la demande du prisonnier, qui s’y refuse.

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