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Obama s’adressera mardi aux Américains sur la question syrienne

Le Vif

Le président américain Barack Obama, qui cherche à obtenir le feu vert du Congrès à une intervention militaire en Syrie, a convenu vendredi que la tâche s’annonçait difficile et a dit qu’il s’adresserait mardi aux Américains sur le sujet.

« Dans les jours à venir, je continuerai de mener des consultations avec mes homologues dans le monde entier et au Congrès. Et je tenterai de défendre de mon mieux la nécessité d’une action appropriée », a déclaré Barack Obama lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet du G20 à Saint-Pétersbourg.

« Et je prévois de m’adresser aux Américains depuis la Maison Blanche mardi », a-t-il ajouté.

Le Congrès doit commencer lundi, jour de son retour de vacances, à débattre des frappes voulues par Barack Obama en réaction à l’attaque chimique du 21 août en banlieue de Damas, dont il accuse le régime de Bachar al-Assad.

« Je savais que ce serait difficile », a concédé M. Obama, reconnaissant les réticences des Américains alors que le pays « est en guerre depuis plus de dix ans maintenant ».

« J’ai été élu pour mettre fin aux guerres, pas les commencer », mais le monde ne peut pas « rester les bras ballants », a plaidé une nouvelle fois le président américain.

L’hôte de la Maison Blanche a confirmé avoir discuté de la situation en Syrie en marge du G20 avec Vladimir Poutine, qui continue de soutenir Damas et conteste la responsabilité du régime de Bachar al-Assad dans l’attaque chimique.

« La discussion était franche et constructive », a-t-il indiqué.

Peu après son intervention, 11 pays présents au sommet, dont les Etats-Unis, ont publié un appel à une « réponse internationale forte » après l’attaque chimique en Syrie, estimant que la responsabilité du régime était « clairement montrée », mais sans évoquer spécifiquement une action militaire.

En revanche, le cas de l’ex-consultant du renseignenement américain Edward Snowden, à l’origine de révélations sur les pratiques de surveillance des Etats-Unis et qui a obtenu l’asile politique en Russie, « n’a pas été évoqué », a-t-il précisé.

Syrie: l’Europe affiche ses divergences en attendant le rapport de l’ONU

De leur côté, les pays européens ont affiché vendredi leurs divergences sur l’importance à accorder au rapport des inspecteurs de l’ONU sur les armes chimiques en Syrie, dont l’Allemagne a souhaité la publication le plus rapidement possible. Le président français François Hollande a rassuré ses partenaires européens en annonçant, à l’issue du G20 de Saint-Petersbourg, que Paris attendrait le rapport de l’ONU avant de lancer toute action militaire contre le régime de Damas.

Il a ainsi répondu à un souhait exprimé par la quasi-totalité des ministres des Affaires étrangères de l’UE réunis jusqu’à samedi à Vilnius pour « accorder » leur position sur le dossier syrien.

A son arrivée dans la capitale lituanienne, Laurent Fabius, le ministre français, a cependant clairement relativisé la portée de ce rapport car les inspecteurs de l’ONU « ne sont pas chargés d’enquêter » sur la question de savoir « qui a commis ce massacre chimique? « .

Intervenant quelques minutes plus tard, son homologue allemand, Guido Westervelle a insisté sur la nécessité de prendre connaissance du « rapport indépendant » des experts onusiens avant de se prononcer sur la réponse à y apporter.

Pour le chef de la diplomatie suédoise, Carl Bildt, attendre le rapport est une question de principe pour la communauté internationale. Car « les Indiens, les Brésiliens, les Chinois et bien d’autres estiment que les informations provenant des services de renseignement américains ne sont pas suffisantes ».

Il semble difficile que M. Fabius puisse obtenir avant la fin de la réunion de Vilnius, samedi à la mi-journée, que les Européens reconnaissent « au minimum » la responsabilité du régime de Bachar al-Assad dans le « massacre » du 21 août.

L’étape suivante, à savoir un accord au niveau de l’UE sur le principe de frappes ciblées, semble hors de portée, même si le secrétaire d’Etat John Kerry sera à Vilnius samedi matin pour le défendre.

A défaut d’une approbation, Washington et Paris devraient obtenir l’assurance qu’aucun pays de l’UE ne condamnerait une telle offensive, selon des sources diplomatiques.

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