Uhuru Kenyatta et Barack Obama © Reuters

Obama: « L’Afrique est en marche »

Le Vif

« L’Afrique est en marche », a affirmé samedi au Kenya le président américain Barack Obama, au premier jour d’une visite sous haute sécurité dans le pays de son père, qui sera l’occasion de parler d’économie mais surtout de lutte antiterroriste.

Le Kenya a été visé ces dernières années par de spectaculaires attaques des islamistes somaliens shebab, et une partie de la capitale Nairobi a été bouclée pour la visite de Barack Obama.

Le président américain et son hôte Uhuru Kenyatta ont pourtant adopté un ton résolument optimiste samedi matin en ouvrant ensemble un sommet mondial sur l’entrepreneuriat.

« Je voulais être ici parce que l’Afrique est en marche, l’Afrique est l’une des régions du monde à la plus forte croissance », a lancé Barack Obama. « Les gens sortent de la pauvreté, les revenus sont en hausse, la classe moyenne croît et les jeunes gens comme vous exploitent les technologies pour changer la façon dont l’Afrique fait des affaires ».

« Ce discours sur le désespoir africain est faux et, en fait, n’a jamais été vrai », a estimé Uhuru Kenyatta. « Faites savoir que l’Afrique est ouverte et prête pour les affaires ».

M. Obama, qui se rend pour la première fois au Kenya depuis son accession à la Maison blanche en 2009, doit s’entretenir avec M. Kenyatta dans l’après-midi, à nouveau d’économie mais surtout de lutte contre l’islamisme radical.

Le Kenya, cibles d’attaques répétées des shebab depuis qu’il a engagé son armée fin 2011 dans le Sud somalien pour les combattre, est un partenaire clé des États-Unis dans la région en matière de sécurité. Les Etats-Unis mènent eux-mêmes de régulières attaques de drone contre les shebab en Somalie, privée de réel État central depuis la chute de l’autocrate Siad Barre en 1991, et ont tué en septembre celui qui était alors le chef des insurgés, Ahmed Abdi Godane.

Les shebab, groupe radical affilié à Al-Qaïda qui recrute aussi au Kenya, ont notamment perpétré la tuerie du centre commercial Westgate à Nairobi en 2013 (au moins 67 morts) et, plus récemment, en avril, le massacre à l’université de Garissa (nord-est) qui a coûté la vie à 148 personnes, dont 142 étudiants.

Avant son entretien bilatéral avec Uhuru Kenyatta, Barack Obama s’est rendu au mémorial érigé en mémoire des victimes de l’attentat perpétré en 1998 par Al-Qaïda contre l’ambassade américaine de Nairobi, qui avait fait 213 morts.

Entouré d’une dizaine de survivants et de sa conseillère à la Sécurité nationale Susan Rice, il a déposé une gerbe devant la liste des victimes avant de s’incliner dans un moment de recueillement.

Les liens kényans

C’est la première fois qu’un président américain en exercice se rend au Kenya, qui a déployé plus de 10.000 policiers dans la capitale pour assurer sa sécurité.

« C’est formidable d’être de retour au Kenya », a encore déclaré M. Obama samedi. « Je suis fier d’être le premier président américain à venir en visite au Kenya, et évidemment, cela a une valeur personnelle pour moi. Mon père venait du coin ».

Au fil des semaines, à mesure que la visite approchait, la ferveur n’a cessé de monter au Kenya. Samedi encore, les principaux quotidiens consacraient leurs unes à M. Obama, né à Hawaï d’une mère américaine et d’un père kényan: « Kenya je suis là », « Le moment Obama », « Obama arrive »…

Cette visite a longtemps été empêchée par l’inculpation du président Kenyatta devant la Cour pénale internationale (CPI) pour son rôle présumé dans des violences postélectorales fin 2007-début 2008. Mais ces poursuites ont été abandonnées en décembre, faute de preuves.

Au cours de la visite, les droits des homosexuels devraient également être abordés, bien que le président kényan ait assuré que la question était « un non-sujet » dans son pays et qu’elle ne serait pas officiellement « au programme ».

Dimanche, avant de quitter le Kenya pour l’Ethiopie, deuxième et dernière étape de sa tournée africaine, M. Obama rencontrera encore des membres de la société civile kényane, qui déplorent des restrictions croissantes des libertés dans le pays.

Vendredi soir, le président américain avait dîné avec des membres de sa famille kényane, venus pour l’occasion à Nairobi.

Mais il ne devrait pas se rendre dans leur village de l’Ouest kényan, Kogelo, où est enterré son père qu’il n’a « jamais vraiment » connu. Barack Obama Senior, un économiste qui travaillait au Trésor public kényan, avait quitté le foyer familial et les États-Unis lorsque son fils avait 2 ans et demi et est mort en 1982, dans un accident de voiture, à 46 ans.

Avec l’AFP

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