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Obama fait son discours d’adieu à la vie politique américaine, à Chicago, où tout a commencé

A 55 ans, Barack Obama fait mardi ses adieux à la vie politique américaine, avant de céder la place à Donald Trump dont la victoire surprise a provoqué une onde de choc, aux Etats-Unis et au-delà.

Le démocrate a choisi la ville de Chicago, terre de sa fulgurante ascension politique, pour prononcer son dernier discours en tant que président des Etats-Unis. Accompagné de sa femme Michelle et du vice-président Joe Biden, il s’exprimera depuis le « McCormick Place », au coeur de cette grande ville de l’Illinois.

« Il entend offrir une vision à long terme et expliquer pourquoi il est optimiste sur l’avenir de notre pays », a souligné Valerie Jarrett, proche conseillère, à ses côtés depuis les premiers jours.

Les billets – gratuits – pour assister à ce dernier discours se sont arrachés samedi à l’aube devant ce centre de conférences où des centaines de personnes ont fait la queue dans un froid polaire en espérant obtenir le précieux sésame.

C’est quelques rues plus haut, à Grant Park, immense jardin public coincé entre le lac Michigan et des gratte-ciels, que Barack Obama avait pris la parole au soir de sa première victoire, le 5 novembre 2008.

« Il a fallu longtemps. Mais ce soir, grâce à ce que nous avons accompli aujourd’hui et pendant cette élection, en ce moment historique, le changement est arrivé », avait lancé le premier président noir de l’histoire des Etats-Unis après sa victoire écrasante sur son adversaire républicain John McCain.

« Si jamais quelqu’un doute encore que l’Amérique est un endroit où tout est possible (…) la réponse lui est donnée ce soir », avait-il ajouté devant plusieurs dizaines de milliers de personnes rassemblées dans le froid et brandissant des pancartes frappées du slogan « Yes we can ».

Huit années à la tête de la première puissance mondiale ont blanchi ses tempes et émacié son visage, mais le président sortant, qui peut s’appuyer sur une solide cote de popularité, entend délivrer une nouvelle fois un message d’espoir. Il a expliqué vouloir remercier les Américains pour « cette extraordinaire aventure » et « livrer quelques réflexions » sur l’avenir.

« C’est un discours à part (dans une présidence), il n’y a pas vraiment de canevas », explique Cody Keenan, plume de Barack Obama, qui assure avoir lu ceux de tous ses prédécesseurs (la tradition remonte à George Washington). S’il entend revenir sur son parcours et présenter « sa vision de l’Amérique », ce « ne sera pas un discours anti-Trump » assure ce dernier.

Parler de l’avenir sans égratigner son successeur au nom d’une transition politique apaisée s’annonce comme un exercice d’équilibriste pour celui qui affirmait durant la campagne que les progrès accomplis au cours des huit années écoulées « partiraient en fumée » en cas de victoire du magnat de l’immobilier.

Donald Trump participera mercredi à New York, pour la première depuis son élection le 8 novembre, à une conférence de presse.

Les auditions des membres de son futur gouvernement ont débuté mardi dans une atmosphère mouvementée avec des protestations véhémentes depuis les rangs du public dans la salle.

Jeff Sessions, choisi pour diriger le ministère américain de la Justice, a d’emblée dû rejeter des accusations de racisme.

Chicago, où la famille Obama possède toujours une maison, jouera un rôle central dans la « vie d’après » du président démocrate: elle accueillera sa bibliothèque présidentielle et sa fondation.

Barack Obama a prévu de vivre quelques années encore à Washington, le temps que sa fille cadette, Sasha, termine son lycée.

Mais il rappelle inlassablement son attachement à Chicago: « C’est là où j’ai trouvé une forme d’idéalisme, c’est là où j’ai rencontré ma femme, là où mes enfants sont nés ».

A son retour, dans la nuit de mardi à mercredi, Barack Obama n’aura plus que dix jours à la Maison Blanche.

C’est dans ce bâtiment public, le plus ancien de la capitale fédérale américaine, qu’il a travaillé, et vécu, pendant huit ans. Et où il a vu ses deux filles grandir.

« C’est l’un des principaux avantages d’être président, auquel vous ne pensez pas avant d’arriver ici: cela ne m’a jamais pris plus de 30 secondes pour aller de la maison au bureau… C’est grâce à cela que j’ai pu maintenir une vie familiale qui m’a nourri et soutenu durant toute cette période », a-t-il raconté dans un entretien diffusé dimanche sur ABC.

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