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Obama et Castro ne se sont échangés que des banalités en se serrant la main

Le Vif

La Maison Blanche a affirmé mercredi que Barack Obama n’avait échangé que des banalités avec son homologue cubain Raul Castro lors de leur poignée de main historique mardi, et a riposté aux républicains qui avaient dénoncé ce geste.

M. Obama, en se dirigeant vers la tribune du stade de Soweto en Afrique du Sud mardi matin pour prononcer un discours à la mémoire de Nelson Mandela, a serré les mains des dignitaires sur son chemin, dont Raul Castro.

Dès mardi, un conseiller du président américain avait assuré que ce contact n’était pas prévu à l’avance. La Havane a voulu voir dans cette poignée de mains, la première publique entre deux présidents américain et cubain depuis un demi-siècle, « le début de la fin des agressions des Etats-Unis contre Cuba », selon un site internet officiel cubain.

Mercredi, le porte-parole adjoint de la présidence américaine, Josh Earnest, a indiqué que le bref échange n’avait été que formel.

« D’après ce que je comprends, sur la base de gens qui ont parlé au président après son discours, ils (MM. Obama et Castro) n’ont pas eu de discussion de fond, substantielle sur des questions politiques, mais plutôt échangé des banalités alors que le président se rendait à la tribune », a expliqué M. Earnest lors d’un point de presse. « Donc, il ne s’agissait pas d’une occasion pour le président d’évoquer les nombreuses inquiétudes (des Etats-Unis) sur les violations des droits de l’Homme à Cuba », a-t-il ajouté. Le dossier d’Alan Gross, Américain emprisonné à Cuba depuis quatre ans, n’a pas non plus été mentionné à cette occasion, selon M. Earnest.

Dès mardi, les adversaires républicains du président Obama s’en étaient pris à sa décision de serrer la main du dirigeant ennemi des Etats-Unis. « Pourquoi serrer la main d’un homme qui emprisonne des Américains? « , a demandé le sénateur républicain John McCain. « A quoi cela sert-il? Neville Chamberlain a serré la main d’Hitler », a-t-il lancé, en référence au Premier ministre britannique, venu rencontrer Hitler à Munich avant la Seconde guerre mondiale, et devenu symbole du renoncement face aux nazis.

M. Earnest s’est élevé contre cette comparaison. Lier Hitler et des événements politiques présents « est dangereux, et généralement malvenu en public », a-t-il estimé.

« Il existait autrefois un principe important, d’origine républicaine, qui voulait que la politique politicienne s’arrête aux frontières » des Etats-Unis et « il est malheureux que plusieurs républicains aient critiqué le président pour avoir serré une main aux obsèques de Nelson Mandela », a conclu le porte-parole.

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