Le président Barack Obama durant son discours sur l'état de l'Union, au Capitole à Washington. © REUTERS/Mandel Ngan

Obama dénonce la résurgence de l’antisémitisme, les stéréotypes sur les musulmans

Dans son annuel discours sur l’état de l’Union, le président des Etats-Unis Barack Obama a dénoncé la résurgence de l’antisémitisme dans « certaines parties du monde » et a condamné les « stéréotypes » sur les musulmans.

Dans son discours sur l’état de l’Union devant le Congrès, le président Obama s’est dit aussi solidaire de toutes les victimes du terrorisme « d’une école du Pakistan aux rues de Paris », en allusion à l’attentat contre une école de Peshawar au Pakistan en décembre (150 morts) et ceux de Paris début janvier (17 morts).

« En tant qu’Américains, nous respectons la dignité humaine (…). C’est pour cela que nous nous exprimons contre la résurgence déplorable de l’antisémitisme dans certaines parties du monde. C’est pourquoi nous continuons de rejeter les stéréotypes insultants contre des musulmans, dont la grande majorité partage notre engagement pour la paix », a martelé M. Obama devant le Congrès.

« C’est pour cette raison que j’ai interdit la torture et que j’ai travaillé pour faire en sorte que l’utilisation de nouvelles technologies comme les drones soit bien encadrée (….) C’est pour cela que nous défendons la liberté d’expression, que nous défendons les prisonniers politiques et que nous condamnons la persécution des femmes, des minorités religieuses ou des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres », a égrené Barack Obama dans son rendez-vous annuel devant les deux chambres réunies du Parlement des Etats-Unis.

Il a ensuite réaffirmé la solidarité et la compassion des Etats-Unis « avec toutes les personnes à travers le monde prises pour cibles par des terroristes », citant la dernière attaque revendiquée par les talibans pakistanais contre une école de Peshawar (nord-ouest du Pakistan) le 16 décembre et les attentats djihadistes contre l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo et un supermarché juif à Paris il y a deux semaines.

« Nous allons continuer à chasser les terroristes et à détruire leurs réseaux, et nous nous réservons le droit d’agir unilatéralement, comme nous n’avons eu de cesse de le faire depuis que j’ai été élu pour éliminer des terroristes qui représentent une menace directe pour nous et nos alliés », a dit le président devant le Congrès.

Dans ce combat contre le « terrorisme », les Etats-Unis et leurs partenaires vaincront l’organisation de l’Etat islamique (EI), mais la lutte sera longue, a encore souligné Barack Obama.

« Cet effort prendra du temps. Il faudra se fixer sur ce point de mire. Mais nous réussirons », a déclaré le président des Etats-Unis, pays qui pilote une coalition internationale d’une soixantaine de pays engagés notamment dans des frappes aériennes contre l’organisation islamiste armée EI, laquelle contrôle des pans de territoires en Syrie et en Irak.

Les principaux points du discours

Le président Barack Obama a prononcé mardi soir devant le Congrès américain le discours annuel sur l’état de l’Union, l’occasion de passer en revue les principaux enjeux pour l’année à venir.

ECONOMIE

Le président Obama a vanté l’entrée des Etats-Unis dans une nouvelle ère économique. « Ce soir, nous tournons la page » d’une « violente récession ».

Il a proposé d’augmenter la pression fiscale sur les foyers les plus aisés, précisant qu’il donnerait des détails au Congrès dans deux semaines. « Accepterons-nous une économie où seuls quelques-uns s’en sortent de manière spectaculaire? »

Il a ensuite appelé à faire avancer les accords de libre-échange avec l’Union européenne et la région Asie-Pacifique en sollicitant auprès du Congrès l’adoption d’une « procédure accélérée » de négociation.

IRAN

De nouvelles sanctions contre l’Iran « signifieraient l’échec de la diplomatie ».

« Notre diplomatie est à l’oeuvre avec du respect pour l’Iran, où, pour la première fois depuis une décennie, nous avons stoppé l’avancée du programme nucléaire et réduit le stock de matériel nucléaire ».

« Jusqu’au printemps, nous avons la chance de pouvoir négocier un accord complet qui empêche que l’Iran ait une arme nucléaire, qui sécurise l’Amérique et ses alliés, y compris Israël, tout en évitant un nouveau conflit au Moyen-Orient ».

« Il n’y a aucune assurance que les négociations soient couronnées de succès (…) mais de nouvelles sanctions vont à coup sûr saper les efforts diplomatiques. Cela n’a pas de sens, c’est pourquoi j’y opposerai mon veto. »

CUBA

« Cette année, le Congrès devrait commencer le travail pour mettre fin à l’embargo » que Washington impose à La Havane depuis plus d’un demi-siècle.

« A Cuba, nous mettons fin à une politique qui a depuis longtemps cessé de fonctionner. Quand ce qu’on fait ne marche pas depuis 50 ans, il est temps d’essayer autre chose ».

« La main de l’amitié tendue au peuple cubain » peut « permettre de tourner la page d’un héritage de défiance ».

TERRORISME

Les Etats-Unis et leurs partenaires vaincront l’organisation Etat islamique (EI), mais « cet effort prendra du temps, il faudra se fixer sur ce point de mire. Mais nous réussirons ».

Il s’est également dit solidaire de toutes les victimes du terrorisme « d’une école du Pakistan aux rues de Paris ».

« Nous allons continuer à chasser les terroristes et à détruire leurs réseaux, et nous nous réservons le droit d’agir unilatéralement, comme nous n’avons eu de cesse de le faire depuis que j’ai été élu pour éliminer des terroristes qui représentent une menace directe pour nous et nos alliés », a dit le président devant le Congrès.

RUSSIE-UKRAINE

« Nous défendons le principe selon lequel les grandes puissances ne peuvent malmener les petites en nous opposant à l’agression russe, en soutenant la démocratie en Ukraine et en rassurant nos alliés de l’Otan. »

« L’an dernier, alors que nous effectuions le travail difficile d’imposer des sanctions avec nos alliés, certains ont suggéré que l’agression (du président russe Vladimir) Poutine constituait une magistrale démonstration de stratégie et de force », a poursuivi M. Obama. « Et bien, aujourd’hui, ce sont les Etats-Unis qui se tiennent forts et unis avec leurs alliés, tandis que la Russie est isolée et que son économie est en lambeaux ».

GUANTANAMO

M. Obama a promis de ne pas relâcher ses efforts pour fermer la prison située sur la base américaine de Guantanamo à Cuba, ajoutant qu’il « est temps de finir le travail ».

« En tant qu’Américains, nous sommes profondément engagés envers la justice –donc ça ne fait pas sens de dépenser trois millions de dollars par prisonnier pour conserver une prison que le monde condamne et que les terroristes utilisent pour recruter ».

ANTISEMITISME

« Nous respectons la dignité humaine (…). C’est pour cela que nous nous exprimons contre la résurgence déplorable de l’antisémitisme dans certaines parties du monde. C’est pourquoi nous continuons de rejeter les stéréotypes insultants contre des musulmans, dont la grande majorité partage notre engagement pour la paix. »

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