Donald Trump et son fils, Barron, à la convention républicaine de Cleveland. © REUTERS/Jonathan Ernst

Obama dénonce l’amateurisme de Trump en politique étrangère

Le Vif

Le président des Etats-Unis Barack Obama a dénoncé dimanche le « manque de préparation » dont Donald Trump fait preuve en matière de politique étrangère, citant ses récents propos sur l’Otan.

Le candidat républicain à la Maison Blanche a expliqué, dans un entretien au New York Times, que si les pays baltes, qui sont membres de l’Alliance, étaient attaqués par la Russie, il ne déciderait de faire intervenir les Etats-Unis qu’après avoir vérifié que ces pays « ont bien respecté leurs obligations ».

« Il y a une énorme différence entre pousser nos alliés européens à tenir leurs engagements en termes de dépenses pour la défense et leur dire « Vous savez quoi? Nous pourrions ne pas respecter l’engagement central de l’alliance la plus importante de l’Histoire » », explique Obama dans un entretien diffusé dimanche dans Face The Nation sur CBS.

L’un des principes de base de l’Otan stipule qu’une attaque contre l’un des membres est une attaque sur l’ensemble des alliés – un point que les Etats-Unis ont fait valoir après les attentats du 11 septembre 2001 et qui a justifié l’intervention de l’Otan en Afghanistan.

Rappelant que ce principe était « la pierre angulaire » de la politique étrangère américaine depuis la Seconde guerre mondiale, quels que soient les présidents, M. Obama juge que les propos du candidat républicain démontrent son manque de connaissance du sujet.

« Ne pas avoir une compréhension ou une connaissance suffisantes pour dire que l’Amérique pourrait ne pas tenir son engagement solennel de protéger les alliés qui étaient à nos côtés après le 11-septembre (…) démontre le manque de préparation dont il a fait preuve en matière de politique étrangère », assène-t-il.

Jeudi, le chef de l’Otan Jens Stoltenberg avait rappelé avec force, à l’attention du magnat de l’immobilier, que la « solidarité » était une « valeur essentielle » de l’alliance atlantique.

Trump évoque une sortie des Etats-Unis de l’OMC

Le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump a évoqué dans une interview diffusée dimanche une possible sortie des Etats-Unis de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), s’il était élu président.

« Nous allons renégocier ou sortir » de l’OMC, a-t-il assuré, en réponse au journaliste de NBC qui suggérait que ses propositions de négociations commerciales avec le Mexique ne passeraient pas au sein de l’institution.

« Ces accords commerciaux sont un désastre. L’Organisation mondiale du commerce est un désastre », a-t-il ensuite asséné.

Le milliardaire s’exprimait sur un de ses sujets de prédilection, le retour des emplois aux Etats-Unis. Il détaillait notamment le fait que les entreprises basées en Amérique et qui délocalisent leurs emplois vers le Mexique pour rentabiliser leurs coûts de production devront, s’il devient président, payer une taxe pour vendre leurs produits sur le sol américain.

Elle pourrait être de l’ordre de « 25%, 30%, 15% ».

« Je n’ai pas décidé. Elle pourrait être différente selon les entreprises », a-t-il ajouté.

Donald Trump a plusieurs fois dénoncé le commerce international qui introduit une concurrence déloyale avec certains pays, surfant sur une défiance mondiale contre les traités commerciaux comme le TTIP ou les organisations comme l’OMC.

« Nous ne pouvons pas continuer de permettre que la Chine viole notre pays », avait-il par exemple dénoncé il y a quelques mois.

Le magnat de l’immobilier a également suggéré dimanche que l’Europe s’est construite pour « battre les Etats-Unis en ce qui concerne le commerce ».

« Désormais on parle de l’Europe comme si (ses pays) étaient merveilleux », poursuit-il. « J’adore l’Europe. Je dis juste que la raison pour laquelle elle s’est rassemblée était une sorte d’alliance pour pouvoir rivaliser avec les Etats-Unis ».

Trump veut davantage de contrôles pour les Français qui veulent venir aux Etats-Unis

Le candidat républicain à la Maison Blanche a estimé que les Français, dont le pays est « totalement » gangréné par le terrorisme, feraient l’objet de contrôles plus poussés pour pouvoir entrer aux Etats-Unis s’il était élu, dans une interview diffusée dimanche.

Le milliardaire était interrogé par NBC sur un éventuel élargissement de sa proposition visant à restreindre l’entrée aux Etats-Unis des ressortissants de pays « mis en péril par le terrorisme ».

« Je vais dévoiler dans les semaines à venir une liste des pays » concernés, a-t-il déclaré. « Nous avons des problèmes avec l’Allemagne et nous avons des problèmes avec la France », deux pays qui ont subi en juillet des attaques revendiquées par le groupe Etat islamique.

Face à l’assertion du journaliste évoquant des pays comme la France « mis en péril par le terrorisme », l’homme d’affaires a répondu: « Ils le sont totalement ».

« Et vous savez pourquoi? C’est leur faute. Parce qu’ils ont autorisés des personnes à venir sur le territoire », a-t-il avancé.

Le candidat à la présidentielle américaine a plusieurs fois répété ses appels pour des « enquêtes poussées » sur les citoyens de ces pays et avait été très critiqué, y compris dans son propre camp, pour sa proposition de bannir l’entrée des Etats-Unis aux musulmans du monde entier.

« Souvenez-vous de cela », a-t-il prévenu dimanche. « Notre Constitution est fantastique. Mais elle ne nous donne pas le droit de nous suicider, ok? »

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