© Reuters

Obama bientôt amputé de son bras droit?

Le secrétaire général de la Maison Blanche, Rahm Emanuel, rêve de la mairie de Chicago.

Rahm Emanuel, bras droit de Barack Obama, n’a jamais caché son intérêt pour la mairie de Chicago, sa ville d’origine. C’est même par ce biais que les deux élus (l’un à la Chambre des Représentant, l’autre au Sénat) ont appris à se connaître, Emanuel intégrant naturellement le premier cercle autour du président américain, à son arrivée à la Maison-Blanche.

En avril dernier, le secrétaire général de la Maison-Blanche a même affiché sans complexe son désir de rentrer à Chicago. Mais le poste est occupé par Richard M. Daley, depuis 22 ans. Avant lui, son père Richard J. Daley avait siégé dans ce même fauteuil de 1955 et jusqu’à sa mort en 1976. Autant dire que lorsque l’élu âgé de 68 ans a annoncé, début septembre, son intention de transmettre le flambeau, lors des élections de février prochain, Chicago a vécu un véritable séisme politique.

Barack Obama, qui a entamé sa carrière politique dans cette ville et a été sénateur de l’Illinois, a affirmé dans un communiqué « qu’aucun maire aux Etats-Unis n’a autant aimé une ville ou servi une communauté avec plus de passion ». Pendant ses mandats successifs, Daley fils a cherché à apaiser les tensions raciales qui ont marqué la politique locale dans les années 1980. Il est aussi crédité d’avoir été à l’origine d’une mutation du paysage de la ville.

Quelques obstacles pour Emanuel

Emanuel, ancien représentant de l’Illinois au Congrès, devrait annoncer sa décision à la fin de la semaine, lit-on sur le Chicago Tribune. S’il devait se lancer dans la course à la mairie de Chicago, il devrait surmonter quelques obstacles. Personnels d’abord : sa famille ne l’a rejoint que récemment à Washington, et ses enfants viennent tout juste d’y commencer leur année scolaire.

Des obstacles politiques surtout: il sera forcé de mener une bataille politique, plusieurs figures locales l’ont devancé et ont manifesté leur intention de se porter candidats. Il a désormais jusqu’au 22 novembre prochain pour s’inscrire à la primaire démocrate. Barack Obama lui a donné un coup de pouce – petit, certes – en estimant qu’il ferait un « excellent maire » de Chicago, au micro de la télévision ABC.

Et un casse-tête pour Obama

Son départ ne réjouit pas pour autant la Maison-Blanche. Sur ABC, Barack Obama ajoutait: « C’est un excellent secrétaire général. Je pense qu’à l’heure actuelle, tant qu’il travaille à la Maison-Blanche, il est concentré sur la mission de créer des emplois (…) et de reconstruire notre économie ». Même ton dans la bouche du principal conseiller de Barack Obama, David Axelrod: « Rahm a beaucoup à faire, il a un boulot plutôt important et il est focalisé là dessus ».

Car à Washington, la valse des proches de Barack Obama semble ne plus s’arrêter. Larry Summers, principal conseiller économique du président, lui aussi a quitté le navire juste avant un scrutin que les démocrates redoutent. Herbert Allison, haut responsable au département du Trésor américain, a démissionné dans la foulée. Avant eux, Christina Romer, une autre conseillère d’Obama, et Peter Orszag, président du Bureau du budget avaient démissionné ces deux derniers mois.

La Maison-Blanche se dépeuple, c’est un véritable « exode », titrait le Wall Street Journal récemment. Robert Gates, chargé de la Défense, a aussi exprimé son intention de partir en 2011. Et le conseiller en matière de sécurité nationale, James Jones, pourrait faire de même très prochainement. Enfin, David Axelrod lui-même serait sur le départ mais, ajoute le quotidien, il s’agirait pour l’architecte de la victoire d’Obama en 2008 de préparer l’échéance de 2012.

D’ici là, il faudra bien qu’Obama recompose son premier cercle. En pleine période électorale, il pourrait favoriser des figures relativement consensuelles. Ces « pertes » sont d’ailleurs « typiques » de l’époque des élections de mi-mandat, estime le Chicago Tribune. Mais le quotidien ajoute que celles du 2 novembre prochain s’annoncent particulièrement « traîtres » pour le camp démocrate. Signe de la fébrilité du camp démocrate, Obama avait d’abord demandé à Emanuel de ne révéler sa décision qu’après les élections, avant de finalement lui conseiller de hâter le pas.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire