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Obama a hésité à aller chercher son prix Nobel à Oslo

La Maison Blanche a demandé si le président Barack Obama devait vraiment aller à Oslo chercher le prix Nobel de la paix qui lui a été décerné à la surprise générale en 2009, révèle un livre à paraître jeudi en Norvège.

Dans son ouvrage « Secrétaire de la paix », l’historien Geir Lundestad lève –un peu– le voile sur les coulisses du comité Nobel norvégien dont il a été l’influent secrétaire, mais sans droit de vote, de 1990 à 2015.

« Aucun prix de la paix n’a jamais soulevé plus d’attention que le prix de 2009 à Barack Obama », écrit-il.

Le premier président noir américain avait été récompensé seulement neuf mois après sa prise de fonctions et alors qu’il était empêtré dans deux guerres, en Irak et en Afghanistan. L’annonce avait suscité la stupeur, voire les sarcasmes, l’intéressé confiant lui-même sa « surprise ».

À ce moment-là « son cabinet s’était déjà enquis de savoir si quelqu’un avait déjà renoncé à aller à Oslo pour recevoir le prix », souligne M. Lundestad. Et « globalement la réponse était non », car les exceptions ont été très rares. L’homme le plus puissant de la planète avait finalement effectué une visite-éclair de 26 heures dans le pays scandinave.

Selon M. Lundestad, le ministre norvégien des Affaires étrangères d’alors, Jonas Gahr Støre, a tenté l’année suivante de dissuader le comité Nobel à deux reprises, lors d’entretiens avec son président Thorbjørn Jagland, d’attribuer le prix à un dissident chinois de peur que cela nuise aux relations entre les deux pays.

Le comité Nobel, qui veille jalousement à son indépendance à l’égard du pouvoir politique, avait ignoré les mises en garde du ministre et récompensé l’opposant chinois Liu Xiaobo, ce qui avait effectivement détérioré les relations bilatérales, toujours glaciales aujourd’hui.

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