L'hôtel Beau Rivage de Lausanne, théâtre d'une partie d'échec. © AFP

Nucléaire iranien: « On est à quelques mètres de l’arrivée, mais ce sont les plus difficiles »

Le marathon diplomatique entre les grandes puissances et l’Iran se poursuivait jeudi matin à Lausanne après huit jours de négociations et une nouvelle nuit blanche pour parvenir à un compromis sur le nucléaire iranien.

« On est à quelques mètres de l’arrivée, quelques dizaines de mètres mais on sait aussi que ce sont toujours les plus difficiles », a résumé mercredi soir le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius en arrivant à Lausanne peu avant minuit.

« L’enjeu est très important car il s’agit de la lutte contre la prolifération nucléaire et d’une certaine manière de la réintégration de l’Iran dans la communauté internationale », a-t-il estimé.

L’Iran et le groupe dit du P5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine, Russie et Allemagne) tentent de parvenir à un projet d’accord fondamental sur le nucléaire, permettant d’aller vers la conclusion d’un texte final d’ici au 30 juin.

La communauté internationale veut brider le programme nucléaire iranien et le contrôler étroitement pour s’assurer que Téhéran ne se dotera jamais de la bombe atomique, en échange d’une levée des sanctions internationales qui étranglent son économie.

Toute la nuit, les discussions se sont enchaînées. Bilatérales entre ministres, dont quatre heures d’entretiens entre les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et iranienne Mohammad Javad Zarif, réunions entre experts, discussions entre les hauts diplomates des différentes délégations…. « Ça continue à tous les niveaux », a indiqué une source occidentale.

Au petit matin, le ministre iranien Mohammad Javad Zarif est apparu lors d’une pause. « Nous bougeons », a-t-il dit sans plus de précisions.

Après un an et demi de tractations acharnées, les discussions butent toujours sur les mêmes problèmes, selon des diplomates occidentaux et iraniens.

Ces deux points sont: les sanctions et la recherche et le développement permettant à l’Iran de développer des centrifugeuses plus performantes.

« Il est temps de saisir le moment »

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a exhorté mercredi les grandes puissances à « saisir le moment » pour parvenir à un accord sur le nucléaire, soulignant que cette occasion ne se répéterait peut-être pas.

« Il est temps pour nos partenaires dans la négociation de saisir le moment et l’opportunité (d’un accord) qui ne se répétera peut-être pas », a déclaré M. Zarif à des journalistes, alors que les tractations s’éternisent depuis une semaine à Lausanne. « Nos amis doivent décider s’ils veulent discuter avec l’Iran sur la base du respect ou s’ils veulent continuer sur la base de la pression », a-t-il poursuivi, pressant les grandes puissances de « choisir une nouvelle voie face au peuple iranien ».

Les pays du 5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine, France et Allemagne) et Téhéran tentent, dans la douleur, de parvenir à un accord d’étape sur le nucléaire iranien, qui plombe les relations internationales depuis douze ans.

« Sur de nombreuses questions, nous avons trouvé des solutions, mais il y a plusieurs points sur lesquels il y a des hauts et des bas… Nous discutons en même temps avec six pays qui ont des intérêts différents, des positions différentes, des relations différentes avec la République islamique, ils ont parfois (entre eux) des différences de vue », a-t-il fait valoir.

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