Benjamin Netanyahu © BELGAIMAGE

Nucléaire iranien: Israël dénonce une « erreur historique » et prévient qu’il se « défendra »

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé mardi que son pays n’était pas lié par l’accord historique conclu sur le nucléaire iranien, dénonçant une « erreur historique » et prévenant qu’Israël saurait « toujours se défendre ».

Lors d’une brève allocution prononcée en anglais devant la presse, M. Netanyahu a semblé remettre sur la table l’option militaire, peu avant de rejoindre une réunion du cabinet de sécurité israélien convoquée en urgence. « Israël n’est pas lié par cet accord avec l’Iran car l’Iran continue à vouloir notre destruction. Nous saurons toujours nous défendre », a-t-il affirmé. La menace d’une intervention militaire, brandie de longue date par l’Etat hébreu, semble toutefois, affirment les experts, désormais improbable.

Au moment même de l’annonce de la conclusion de l’accord à Vienne, M. Netanyahu avait déjà dénoncé « une erreur historique pour le monde ».

Grâce à cet accord qui vise à empêcher Téhéran de se doter de l’arme nucléaire en échange d’une levée des sanctions qui étranglent son économie, a-t-il estimé, « l’Iran va recevoir des centaines de milliards de dollars qui vont lui permettre de faire fonctionner sa machine de terreur, son agression et son expansion au Moyen-Orient et dans le monde entier ».

Le ministre de la Défense Moshé Yaalon a lui aussi dénoncé une « tragédie pour tous ceux qui aspirent à la stabilité régionale et craignent un Iran nucléaire », tandis que la vice-ministre des Affaires étrangères, Tzipi Hotovely, a déploré « une capitulation aux proportions historiques face à l’axe du mal mené par l’Iran ».

« Les implications de cet accord dans un avenir proche sont très graves et l’Etat d’Israël emploiera tous les moyens diplomatiques pour empêcher que cet accord soit confirmé », a-t-elle encore prévenu, alors que les experts s’accordent à dire que le premier des leviers qu’Israël va tenter de faire jouer sera le vote sur l’approbation de l’accord–qui doit avoir lieu sous 60 jours– au Congrès américain.

Le Premier ministre israélien, qui mène depuis des mois une campagne déterminée contre un accord sur le nucléaire iranien, a critiqué le groupe P5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Chine, Russie et Allemagne) qui a, selon lui, été « prêt à un accord à tout prix ».

« Il n’est pas possible d’empêcher un accord lorsque les négociateurs sont prêts à faire toujours plus de concessions à ceux qui, lors même des discussions, crient +mort aux Etats-Unis+ », a-t-il souligné, faisant référence aux manifestations anti-américaines en Iran.

« Nous savions très bien que le désir de signer un accord était plus fort que tout, et nous ne nous sommes donc pas engagés à empêcher un accord », a-t-il poursuivi. « Mais nous nous sommes engagés à empêcher l’Iran de se doter des armes nucléaires et cet engagement est toujours d’actualité ».

Quelques heures avant l’accord, M. Netanyahu avait même ouvert un compte Twitter en persan pour « dire, en persan, la vérité aux Iraniens sur l’accord sur le nucléaire ».

M. Netanyahu a aussi appelé la classe politique israélienne à mettre de côté la « politique politicienne » pour s’unir derrière un « sujet crucial pour l’avenir et la sécurité de l’Etat d’Israël ».

Un appel visiblement vain, le chef de l’opposition, le travailliste Isaac Herzog, ayant peu de temps après l’annonce de la signature de l’accord, rendu M. Netanyahu largement responsable de l’isolement d’Israël. « Un des éléments les plus graves de la situation actuelle est que l’accord qui affecte le plus l’existence d’Israël depuis plusieurs décennies a été signé en l’absence totale d’Israël », a-t-il déploré sur sa page Facebook. « Les intérêts d’Israël ont été abandonnés –en partie à cause des différends personnels entre Netanyahu et Obama », a-t-il encore écrit, faisant allusion aux mauvaises relations notoires entre M. Netanyahu et le président américain.

Israël est considéré comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient et n’a pas signé le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

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