Le président turc Recep Tayyip Erdogan © AFP/Presidential Office

Nouvelle purge en Turquie: 2.700 personnes renvoyées

Le Vif

La Turquie a ordonné dimanche le limogeage de plus de 2.700 personnes travaillant dans des institutions publiques en raison de prétendus liens avec des organisations « terroristes », constituant la dernière vague de purges depuis le coup d’Etat avorté de 2016.

Un total de 2.756 individus ont été renvoyés de leurs postes au sein de différents corps publics, incluant les ministères de l’Intérieur, des Affaires étrangères et de la Défense, selon un décret publié au journal officiel.

Après la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016, le gouvernement a instauré un état d’urgence, renouvelé à cinq reprises, la dernière fois en octobre 2017.

Parmi les personnes congédiées figurent notamment 637 militaires et 105 universitaires.

Le décret stipule que ceux qui ont été visés sont soit membres, soit en lien avec des organisations « terroristes » ou des structures qui agissent contre la sécurité nationale.

Le texte ordonne également la fermeture de 17 institutions à travers la Turquie, dont deux journaux et sept associations.

La Turquie affirme que le prédicateur islamiste Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis, et son mouvement Hizmet (« Service » en turc) ont ordonné et mené la tentative de renversement du président Recep Tayyip Erdogan.

Les autorités turques qualifient le mouvement de M. Gülen de groupe terroriste et l’appellent « organisation terroriste des partisans de Fethullah » (« FETO »).

Mais le prédicateur, qui dit être à la tête d’un réseau pacifique d’ONG, d’entreprises et d’écoles, nie toute implication dans le putsch avorté et tout lien avec le terrorisme.

Ankara accuse également M. Gulen et ses partisans d’avoir infiltré les institutions étatiques.

Dans le but de se débarrasser de ce que M. Erdogan appelle le « virus » de l’influence Gülen, le pouvoir turc s’est lancé dans une vaste purge des organes de l’Etat, ce qui a soulevé l’inquiétude des pays occidentaux.

Plus de 55.000 personnes ont ainsi été arrêtées et plus de 140.000 ont été limogées ou suspendues depuis juillet 2016.

De nombreuses personnes ont été arrêtées pour des liens supposés avec les formations kurdes qualifiées de terroristes par Ankara, y compris le leader du principal parti prokurde, Selahattin Demirtas.

Les critiques accusent le gouvernement d’utiliser l’état d’urgence pour cibler les opposants au gouvernement, journalistes et militants prokurdes compris.

AFP

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