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Nouvel attentat-suicide au Nigeria, plus de 100 islamistes tués selon l’armée tchadienne

Le Vif

Une kamikaze s’est fait exploser et a tué six personnes vendredi sur un marché de Maiduguri dans le nord-est du Nigeria, une attaque portant la marque des insurgés de Boko Haram dont une centaine de combattants, selon l’armée tchadienne, ont péri ces 15 derniers jours dans des combats sur le lac Tchad.

Les pays de la région, confrontés à une résurgence des attaques et attentats-suicides meurtriers de Boko Haram ces dernières semaines, accéléraient la mise en place d’une force régionale de plus de 8.000 hommes censée éradiquer la menace: le général nigérian Iliya Abbah, nommé jeudi pour diriger cette Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF), devait être officiellement installé vendredi.

Le président nigérian Muhammadu Buhari et d’autres hauts responsables nigérians ont assuré ces derniers jours que cette force, à laquelle prendront part le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Bénin, devait être mise en place de façon imminente.

Mais l’armée tchadienne, en pointe des efforts militaires dans la région contre Boko Haram, a lancé sans attendre il y a 15 jours une vaste offensive contre les combattants islamistes sur des îles du lac Tchad. Vendredi, elle a annoncé vendredi avoir tué plus de 100 « terroristes » et avoir perdu deux soldats dans les combats.

« 117 terroristes ont été tués, deux militaires tchadiens ont trouvé la mort et deux autres sont blessés » sur le lac Tchad, a déclaré le porte-parole de l’armée, le colonel Azem Bermendoa Agouna, précisant que l’opération se poursuivait.

Plusieurs villageois du lac, qui ont récemment fui cette zone pour se réfugier au Nigeria, ont décrit à l’AFP les événements des dernières semaines sur place.

« Dans le mois qui vient de s’écouler, des membres de Boko Haram venant du Nigeria se sont emparés de 10 villages (tchadiens) dont le mien (…) ils ont forcé les habitants à fuir », a rapporté à l’AFP Alayi Wari, un habitant de Fitinewa, dans le département de Bol, au Tchad, qui a trouvé refuge au Nigeria.

Depuis deux semaines, « les troupes tchadiennes mènent une offensive pour reprendre le contrôle de cette zone (…) pour l’instant ils ont réussi à reprendre sept villages mais Musaram, Ngilewa et Bularidi sont toujours sous le contrôle de Boko Haram », a-t-il poursuivi.

La région du lac Tchad, dédale de centaines d’îlots et de chenaux cachés entre les hautes herbes, sert de repaire aux combattants islamistes, qui viennent s’y dissimuler et rafler du bétail et des récoltes.

« Ces villages sont presque déserts. Les gens ont fui en grand nombre quand Boko Haram s’est emparé des villages, et ceux qui étaient restés sont partis quand les combats ont commencé entre les combattants (islamistes) et l’armée tchadienne », a rapporté à l’AFP Bullu Dagi, qui a fui vers le Nigeria voisin lui aussi.

« Même si la plupart des villages ont été repris (par l’armé tchadienne), les habitants ont peur d’y retourner », a-t-il ajouté.

Nouvelle femme kamikaze

Au Nigeria voisin, où les attaques islamistes ont déjà fait plus de 800 morts en deux mois, une femme kamikaze s’est fait exploser vendredi matin sur un grand marché de Maiduguri, la plus grande ville du nord-est.

« D’après ce que nous ont dit les témoins, la femme est arrivée à bord d’un tricycle taxi, comme toutes les commerçantes font habituellement. Elle s’est fait exploser dès que son tricycle motorisé s’est arrêté au milieu d’autres qui laissaient descendre les commerçants », a déclaré à l’AFP Babakura Kolo, un milicien qui combat Boko Haram aux côtés de l’armée nigériane.

« Nous avons transporté sept corps, dont celui de la kamikaze, à l’hôpital. Huit autres personnes ont été blessées », a-t-il ajouté. Un bilan confirmé par un habitant du quartier.

Dimanche, c’est une femme connue pour des trouble psychiques qui avait déclenché sa ceinture d’explosifs sur un marché bondé de Damaturu, la capitale de l’Etat voisin de Yobe, faisant 14 morts et plus de 40 blessés.

Cette vague de violences s’est étendue au Tchad et au Cameroun voisins, touchés à leur tour par des attentats-suicide meurtriers inédits sur leur sol, presque toujours perpétrés par des femmes.

Jeudi, un adolescent de 15 ans a été arrêté en possession d’explosif à Maroua, la capitale de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun récemment frappée par des attentats-suicides.

Avec l’Afp

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