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Nouveaux heurts entre police et manifestants à Istanbul

Le Vif

La police est intervenue samedi soir à Istanbul pour disperser des centaines de manifestants qui tentaient de gagner la place Taksim et le parc Gezi, bastion de la fronde antigouvernementale qui a agité la Turquie au mois de juin, a constaté un photographe de l’AFP.

Les forces de l’ordre ont fait usage de canons à eau, de grenades lacrymogènes et de billes en plastique pour repousser les manifestants dans les ruelles du quartier de Beyoglu, qui jouxte la place Taksim.

La police a dans un premier temps autorisé un rassemblement de plusieurs milliers de personnes protestant contre le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, organisé devant le lycée francophone de Galatasaray, à plusieurs centaines de mètres de la place Taksim.

Elle est ensuite intervenue contre environ 500 manifestants qui tentaient de marcher en direction de la place. Dans la rue Ayhan Isik, des commerçants excédés par des semaines de manifestations et de heurts avec la police ont pris à partie des journalistes, et des altercations ont eu lieu avec des manifestants, a constaté le photographe de l’AFP.

Interdit au public depuis son évacuation manu militari le 15 juin dernier, le parc Gezi a été rouvert en début de semaine, mais les manifestations y restent interdites.

Le 31 mai, la police turque était violemment intervenue pour évacuer quelques centaines de militants écologistes du parc Gezi qui s’opposaient à l’arrachage de ses 600 arbres dans le cadre du projet d’aménagement de la place Taksim.

Ce projet, défendu par le Premier ministre et ancien maire d’Istanbul Recep Tayyip Erdogan, prévoit la reconstruction d’une ancienne caserne ottomane à la place du parc et le creusement de tunnels, aujourd’hui presque achevés, pour rendre la place aux piétons.

La violence de cette intervention avait suscité la colère de nombreux Turcs et transformé le mouvement de défense du parc Gezi en un vaste mouvement de protestation politique contre le gouvernement islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002.

Selon des évaluations de la police, environ 2,5 millions de personnes sont descendues dans la rue dans près de 80 villes pendant trois semaines pour exiger la démission de M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de vouloir « islamiser » la société turque.

Ces manifestations ont fait cinq morts -quatre contestataires et un policier- et environ 8.000 blessés, selon l’Association des médecins.

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