"Berlin ist Charlie" © REUTERS/Hannibal Hanschke

« Nous sommes Charlie »: mobilisation exceptionnelle à travers le monde

La Marseillaise chantée à Madrid, drapeau français à Londres, manifestants « ensemble contre la haine » à Bruxelles et pancartes « Nous sommes Charlie » un peu partout: des milliers de personnes en Europe et dans le monde ont tenu dimanche à dire leur solidarité avec la France endeuillée.

Au moins 3,7 millions de personnes ont manifesté dimanche en France contre le terrorisme, après les attentats meurtriers des derniers jours à Paris, un chiffre qui représente la plus grande mobilisation jamais recensée dans le pays, a annoncé à l’AFP le ministère de l’Intérieur.

Plus de 2,5 millions de manifestants ont été décomptés dans les différentes villes de province. A Paris, ils étaient entre 1,2 et 1,6 million, mais le comptage précis a été rendu impossible par l’affluence exceptionnellement massive, a ajouté le ministère.

À Bruxelles, quelque 20.000 personnes ont marché, sous le slogan « Ensemble contre la haine », à l’appel d’un rassemblement citoyen. La tête du cortège réunissait des personnalités de la politique, des médias et du milieu associatif. Le dessinateur vedette Philippe Geluck (Le Chat) était aussi présent, ainsi que des représentants d’associations musulmanes et juives.

À Berlin, ils étaient 8 à 9.000 devant l’ambassade de France, où des bougies et des fleurs avaient été déposées depuis mercredi. Bravant le vent et le froid glacial, beaucoup étaient venus en famille. On voyait des pancartes « Berlin ist Charlie » (Berlin est Charlie »), « La liberté d’opinion n’est pas négociable » ou encore « Surmonter le terreur », et même une caricature de Mahomet.

Dans la matinée, c’est Madrid qui avait donné le coup d’envoi, avec plusieurs centaines de personnes rassemblées Puerta del Sol pour observer plusieurs minutes de silence, avant d’entonner l’hymne français et de déployer un grand drapeau bleu-blanc-rouge. Les participants devaient ensuite rejoindre un autre rassemblement prévu devant la gare d’Atocha, théâtre des attentats islamistes les plus meurtriers commis en Europe, le 11 mars 2004, avec 191 victimes.

À Vienne, c’est un total de 12.000 personnes qui ont manifesté dimanche contre le terrorisme devant la chancellerie, siège du gouvernement, ont annoncé les organisateurs. La manifestation sous le mot d’ordre « ensemble contre le terrorisme » est réunie à l’appel du gouvernement et des communautés religieuses.

A Stockholm, ce sont 3.000 personnes qui ont bravé la neige et des températures en-dessous de zéro – tout comme les quelques centaines à Oslo – pour venir brandir des stylos ou allumer des bougies, en une vigile silencieuse.

En Grèce, 500 personnes ont marché à Athènes sur la place Syntagma, au pied du Parlement, et un millier à Thessalonique, avec des pancartes en grec et en français, « Eimai Charlie », « Je suis Charlie ».

À Londres, plus d’un millier de personnes se sont réunies sur Trafalgar Square, dressant leurs crayons vers le ciel et munis de pancartes « Je suis Charlie ». D’autres manifestants avaient écrit « Je suis juif », « Liberté, égalité, cartoonité », ou encore « I am a british muslim » (« je suis un musulman britannique ») ou encore « Vive la France ». Le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg était également présent, et à partir de 16h00 GMT, la mairie de Londres devait illuminer la façade de National Gallery, des fontaines de Trafalgar Square ainsi que le Tower Bridge aux couleurs du drapeau français.

Hors Europe, 500 personnes ont participé à une cérémonie d’hommage organisée par la mairie de Jérusalem, rassemblées devant un écran sur lequel était écrit en français « Jérusalem est Charlie ».

En Afrique, 200 à 300 personnes ont manifesté à Bujumbura, la capitale burundaise, pour « un refus de la violence », a déclaré Alexandre Niyungeko, président de l’Union burundaise des journalistes (UBJ), au nom des médias qui ont organisé le rassemblement. « Ceux qui ont attaqué les collègues français nous ont attaqué aussi, ont attaqué le monde ».

En Amérique, des marches silencieuses étaient prévues à Washington et New York, ainsi que dans plusieurs villes du Canada, pays lui-même touché en octobre par deux attaques menées par des jeunes radicalisés aux idées islamistes.

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