Jean-Claude Juncker © Belga

« Nous n’avons pas d’autre choix que (…) d’augmenter notre effort de défense »

Le Vif

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a averti vendredi que l’Europe allait devoir davantage investir dans sa propre défense en raison du changement « fondamental » de cap de la diplomatie américaine.

« Les Etats-Unis ont fondamentalement changé leur politique étrangère bien avant l’arrivée de Donald Trump », a-t-il souligné au cours d’une conférence sur la défense et la sécurité à Prague. Depuis une décennie, ils « considèrent qu’ils portent une trop grande part du fardeau » de la défense collective de l’Europe, a poursuivi M. Juncker. « Nous n’avons pas d’autre choix que de défendre nos propres intérêts (..) en augmentant notre effort de défense », a-t-il ajouté. « La protection de l’Europe ne peut plus être sous-traitée », a encore dit le responsable, évoquant ainsi l’Alliance atlantique.

Le président Trump avait fait naître, par certains propos et certains silences, des craintes sur la solidarité des Etats-Unis avec les autres membres de l’Otan en cas d’agression contre l’un d’entre eux.

La Commission européenne a donné mercredi le détail d’un projet censé mobiliser 5,5 milliards d’euros par an d’investissements pour la défense européenne et a proposé deux scénarios d’intégration militaire renforcée des 27.

La secrétaire générale adjointe de l’Otan, Rose Gottemoeller, tout comme la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini, ont insisté sur la complémentarité de l’Otan et de l’UE dans la défense de l’Europe.

« Une défense européenne plus forte veut dire une Alliance atlantique plus forte et réciproquement (…) Ni l’Otan ni l’Europe ne peuvent relever seules les défis », a déclaré Rose Gottemoeller. « Il ne peut y avoir de compétition entre nos institutions », a renchéri Federica Mogherini, alors que les pays est-européens continuent à accorder la priorité à l’Otan pour leur protection.

« Le temps est venu d’agir » sur les questions de défense européenne, a insisté Mme Mogherini. « Du nord au sud de l’Europe, d’est en ouest, les citoyens disent : nous voulons plus de sécurité européenne », a-t-elle ajouté, faisant allusion à la menace terroriste et à la crise des migrants.

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