Didier Reynders © BELGA

« Nous exportons non seulement de la bière, mais aussi des ministres des Finances »

Durant une conférence de presse à Sydney vendredi, le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders a mis en avant que la Belgique n’est pas seulement réputée pour ses mets de bouche, mais aussi pour ses ministres des Finances.

Le chef de la diplomatie s’est en effet entretenu avec Mathias Cormann, le ministre australien des Finances qui est d’origine belge, durant sa mission en Australie.

« Nous exportons non seulement du chocolat, de la bière et des gaufres, mais aussi des ministres des Finances », a plaisanté Didier Reynders lors d’une rencontre avec la presse australienne à Sydney, concluant sa mission de trois jours en Australie.

Il a en effet rencontré lors de son déplacement le ministre des Finances australien Mathias Cormann, né en Belgique en 1970. « Nous sommes fiers en Belgique d’exporter aussi des ministres des Finances dans d’autres pays », a encore ironisé M. Reynders, qui a lui-même occupé la fonction de grand argentier en Belgique de 1999 à 2011.

Mathias Cormann a accédé au poste de ministre des Finances en Australie en 2013. Etabli depuis 1996 dans ce pays de l’hémisphère sud, le germanophone originaire d’Eupen a été élu sénateur en 2007.

La Belgique peut compter sur Canberra pour obtenir un siège au Conseil de sécurité

Lors de ses entretiens bilatéraux en Australie, avec notamment le Premier ministre Malcolm Turnbull et la ministre des Affaires étrangères Julie Bishop, M. Reynders a obtenu la garantie que Canberra appuiera la candidature belge pour l’obtention d’un siège non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU en 2019-2020.

« C’est un accord sur le Conseil de sécurité. Nous avons, nous, notre candidature maintenant et on soutiendra dès lors la candidature australienne, plus tard quand ils la présenteront (prévu en 2029, ndlr) », a confirmé à Belga le chef de la diplomatie.

La Belgique défend le slogan « Bâtir le consensus, agir pour la paix » durant cette campagne en vue des élections en 2018. Israël et l’Allemagne se sont aussi portés candidats pour les deux sièges à attribuer à l’Europe de l’Ouest. Le fait que Bruxelles n’ait pas d’agenda national semble être un atout pour la Belgique dans la campagne face à ces pays. « Les gens savent très bien dans le monde que si on intervient sur la Syrie ou sur l’Irak, c’est pour trouver des solutions de paix, que nous n’avons pas d’agenda national alors que d’autres puissances parfois ont un agenda national ».

« La première activité de la Belgique pendant des siècles a été de fournir des champs de bataille, les Belges savent que si nos voisins ne vivent pas en paix, ils viennent se battre chez nous pour simplifier », illustre M. Reynders. « Le point de départ pour la Belgique c’est donc la paix, la démocratie et le développement. Quand la Belgique intervient quelque part c’est plutôt avec une vision neutre, pour essayer de trouver des compromis et des solutions pour vivre en paix. »

La coopération diplomatique entre l’Australie et la Belgique se prolonge aussi au Conseil des droits de l’Homme. L’Australie est candidate pour devenir un membre de l’organe intergouvernemental des Nations Unies, observe M. Reynders. « A cet égard aussi, il y a une ouverture pour le même type de soutien car la Belgique en est membre aussi. »

L’île-continent, tout comme la Belgique, souhaite enfin aussi progresser dans les catégories des pays membres affiliés à l’Organisation maritime internationale. « Ici encore, il y a un support mutuel qui se fait dans les revendications des deux pays », explique M. Reynders.

Le ministre se rendra la semaine prochaine à Fidji et en Nouvelle-Zélande pour défendre la campagne pour un siège non permanent au Conseil de sécurité.

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