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Nord Stream 2: Gazprom prêt à maintenir le transit en Ukraine sous conditions

Le Vif

Le géant russe Gazprom a assuré mardi être disposé à maintenir le transit de gaz pour l’Europe par l’Ukraine, comme réclamé par Angela Merkel pour autoriser le gazoduc Nord Stream 2, mais à des volumes réduits et à condition d’un contrat rentable.

« Un certain transit (par l’Ukraine) peut être conservé, d’un volume de 10-15 milliards de mètres cubes par an, mais la partie ukrainienne doit justifier l’intérêt économique d’un nouveau contrat de transit », a déclaré dans un communiqué le patron de Gazprom Alexeï Miller.

Le transit de gaz russe par le territoire ukrainien, qui représentait il y a une dizaine d’année 10% à 15% du gaz consommé en Europe, a déjà nettement diminué ces dernières années, notamment depuis la mise en service de Nord Stream 1 via la Baltique.

Ces échanges sont régis par le contrat gazier entre Moscou et Kiev signé en 2009 pour dix ans.

Vu ses mauvaises relations avec Kiev, Gazprom avait indiqué vouloir se passer du transit via l’Ukraine à l’expiration du contrat en 2019, perturbé à plusieurs reprises par les « guerres du gaz » entre les deux pays voisins.

Mais ses projets alternatifs ont peiné à avancer et le groupe russe avait déjà atténué ses propos. Au sud, South Stream, via la mer Noire, a été bloqué par Bruxelles et TurkStream, via la Turquie, a été ralenti par les tensions entre Moscou et Ankara, désormais réconciliés. Au nord, Nord Stream 2 se heurte à l’opposition de certains pays alliés de Kiev comme la Pologne.

« Nous n’avons jamais envisagé un refus total du transit par l’Ukraine, mais les ressources russes se trouvent désormais plus au nord, et il n’y aura plus les mêmes ressources qu’avant pour le corridor gazier central », a assuré mardi M. Miller.

La chancelière allemande Angela Merkel a porté un coup inattendu mardi au projet de gazoduc Nord Stream 2, stratégique pour la Russie, en réclamant que le rôle de l’Ukraine dans l’acheminement du gaz russe vers l’Europe soit pérennisé.

Le projet vise à doubler d’ici fin 2019 les capacités de son grand frère Nord Stream 1, et permettre à davantage de gaz russe d’arriver directement en Allemagne via la mer Baltique, donc sans passer par l’Ukraine.

Gazprom justifie sa construction par la croissance attendue de la demande européenne dans les années à venir.

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