manifestation contre l'enlèvement de jeunes filles par Boko Haram. © BELGAIMAGE

Nigeria: une des « filles de Chibok » retrouvée dans une zone contrôlée par Boko Haram

Pour la première fois, une des 219 lycéennes enlevées en 2014 par les islamistes de Boko Haram à Chibok, dans le nord-est du Nigeria, a été retrouvée saine et sauve, ont indiqué des responsables locaux d’associations.

La jeune fille, Amina Ali, a été découverte mardi dans la forêt de Sambisa, dans l’Etat de Borno, qui passe pour un des derniers bastions de Boko Haram, selon Tsambido Hosea Abana, un des responsables à Chibok du mouvement BringBackOurGirls. Elle a été ramenée dans son village de Mbalala, près de Chibok, par les vigiles qui l’ont découverte et qui assistent les militaires nigérians dans la lutte contre Boko Haram. « Elle a retrouvé ses parents, qui l’ont identifiée, avant d’être amenée dans une base militaire à Damboa », a expliqué à l’AFP Ayuba Alamson Chibok, un des chefs de la communauté de Chibok. « Son père s’appelle Ali, et elle Amina. Je les connais bien parce que j’ai travaillé avec eux comme porte-parole des familles des filles de Chibok », a-t-t-il ajouté.

Le chef de l’association des Parents des filles enlevées de Chibok, Yakubu Nkeki, a également confirmé le nom de la jeune fille et indiqué qu’elle était âgée de 17 ans au moment de son enlèvement, le 14 avril 2014. « C’est la fille de mon voisin, ils l’ont amenée chez moi », a-t-il affirmé à l’AFP. Selon les trois hommes, la jeune fille semble avoir eu un enfant durant sa captivité. D’autres jeunes filles de Chibok se trouveraient encore dans la forêt de Sambisa, qui fait l’objet de multiples opérations de l’armée nigériane depuis plusieurs semaines, selon eux. Aucune réaction des autorités nigérianes n’était disponible mercredi après-midi.

L’ONU salue la libération de la lycéenne

Un haut responsable de l’ONU a salué mercredi la libération d’une des « filles de Chibok », enlevées en avril 2014 par Boko Haram, mais a rappelé que « des milliers » d’autres personnes restaient aux mains du groupe djihadiste nigérian.

S’exprimant par téléphone depuis Maiduguri (nord-est du Nigeria), à 50 km de Chibok où des centaines de lycéennes ont été enlevées il y a deux ans, le patron des opérations humanitaires Stephen O’Brien a indiqué que cette libération avait été accueillie localement comme « une nouvelle formidable ». « Ici à Maiduguri il y a un sentiment de solidarité et un vrai espoir que c’est un pas vers l’avenir », a-t-il ajouté. « Nous nous réjouissons de cette nouvelle ». Mais, a-t-il ajouté, « il ne faut pas oublier les milliers de garçons et filles et de femmes qui ont été enlevés » et qui restent détenus. « Il est essentiel de tout faire pour (les) trouver ». Les Nations unies, a-t-il souligné, vont continuer de « travailler de façon très étroite avec les autorités fédérales et locales » au Nigeria sur ce dossier.

Des militants de Boko Haram avait enlevé 276 jeunes filles d’une école secondaire de Chibok en avril 2014. 57 d’entre elles avaient réussi à s’échapper dans les heures suivant leur enlèvement, qui avait soulevé une vague mondiale d’émotion et d’indignation. Depuis 2009, Boko Haram est tenu responsable de la mort de plus de 20.000 personnes et de l’enlèvement d’au moins 2.000 autres. Le conflit a fait plus de 2,6 millions de déplacés.

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