Baga avait déjà été incendié par Boko Haram en 2013. © Reuters

Nigeria : l’attaque « la plus meurtrière » de Boko Haram

Le groupe islamiste armé Boko Haram a entièrement détruit 16 villes et villages des rives du lac Tchad dans le nord-est du Nigeria au cours d’un nouveau raid mercredi dernier. Un bilan indépendant n’a pas encore pu être établi, mais il devrait être très lourd. Certains parlent de plusieurs centaines de morts, voire plusieurs milliers.

Ce nouveau raid a fait de très nombreuses victimes, selon les personnes interrogées, mais aucun bilan n’a pu être confirmé dans l’immédiat de façon indépendante. Amnesty International annonçait plusieurs centaines de morts sur son site internet vendredi. « Sur cinq kilomètres, je n’ai pas arrêté de marcher sur des cadavres, jusqu’à ce que j’arrive au village de Malam Karanti, qui était également désert et brûlé », a raconté un survivant à un journaliste de l’AFP.

« Il semble que l’attaque contre Baga et les localités alentour pourrait être la plus meurtrière à ce jour d’une série d’actions de plus en plus haineuses menées par le groupe », a déclaré Daniel Eyre, chercheur sur le Nigeria à Amnesty International.

Lors de l’attaque, qui a eu lieu mercredi 7 janvier, les islamistes « ont entièrement brûlé 16 villes et villages dont Baga », grand carrefour commercial qui abrite une base militaire importante, tombé aux mains de Boko Haram le weekend dernier, a déclaré Musa Bukar, responsable administratif de cette zone de l’État de Borno.

Le chef du syndicat des pêcheurs de l’État de Borno où s’est produite l’attaque a confirmé ce nouveau raid, précisant que de nombreux habitants ayant fui les violences se sont retrouvés coincés sans vivres sur une île du lac Tchad.

Des centaines d’insurgés lourdement armés avaient déjà lancé une attaque le 3 janvier sur cette région, s’emparant de la ville de Baga, de la base militaire et des villages des alentours au terme de plusieurs heures de combat. Selon M. Bukar, les habitants qui ont tenté de trouver refuge dans la brousse ont été poursuivis par les islamistes à moto, qui leur ont tiré dessus.

Le bilan définitif des victimes risque d’être difficile à établir, des milliers d’habitants ayant pris la fuite en direction de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno, à moins de 200 km au sud, ou dans l’autre sens, vers le Tchad voisin.

Samedi 10 janvier, l’armée nigériane a appelé à une coopération internationale pour combattre Boko Haram, rapporte l’AFP.

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