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Nigeria : carnage à Kano

Une série d’attaques coordonnées a frappé Kano, la deuxième ville du Nigeria, ce vendredi soir. Un journaliste sur place a compté près d’une centaine de cadavres dans la morgue locale. Il y aurait 162 morts selon une source hospitalière.

Des corps portant des blessures de balles. Un correspondant de l’AFP a compté au moins 80 cadavres dans une morgue de Kano, deuxième ville du Nigeria, après une série d’attaques coordonnées vendredi soir, dont le bilan s’élevait jusqu’ici à 28 morts. Ces corps étaient entassés à la morgue du principal hôpital de Kano. Une centaine de personnes attendait à l’extérieur pour recueillir les dépouilles de leurs proches. Des cadavres jonchaient toujours les rues de la ville dans la matinée de samedi, selon un témoin.
L’une des attaques a été menée par un kamikaze qui a visé un QG régional de la police et fait au moins trois morts, selon une source policière ayant requis l’anonymat. Des témoins des attaques ont rapporté que des assaillants, parmi lesquels figureraient deux kamikazes, étaient vêtus de noir et étaient arrivés en moto ou à bord de voitures.
Quelques heures après ces attaques meurtrières, deux explosions se sont produites dans la ville de Yenagoa (sud), dans l’Etat du président Goodluck Jonathan, sans faire de victime, selon les autorités locales.

Un groupe islamiste revendique les assauts
Une vingtaine de déflagrations ont retenti vendredi soir à Kano en l’espace de quelques minutes, selon le correspondant de l’AFP. Des tirs ont aussi retenti et pris de panique, des habitants ont pris la fuite.

Le premier quotidien dans le nord, le Daily Trust, a rapporté qu’un porte-parole du groupe islamiste Boko Haram avait revendiqué les assauts. Ces violences surviennent dans un contexte de multiplication d’attaques attribuées à ce groupe qui a notamment revendiqué des attentats meurtriers le jour de Noël. De nombreuses attaques meurtrières, attribuées à la secte islamiste Boko Haram et souvent revendiquées par elle, ont secoué le pays ces derniers mois. Elles ont essentiellement touché le nord-est et Kano avait jusqu’à présent été épargnée. La secte islamiste a revendiqué des attentats visant en particulier des églises le jour de Noël. Le plus meurtrier a fait 44 morts dans une église catholique près d’Abuja, la capitale. Elle avait aussi revendiqué l’attentat suicide d’août 2011 contre le siège des Nations unies à Abuja (25 morts).

Le président Goodluck Jonathan a décrété l’état d’urgence dans des parties de quatre États le 31 décembre, après une vague d’attentats attribués à Boko Haram qui ont fait plusieurs dizaines de morts. Kano n’est pas concerné par la mesure. Les récentes violences ont fait craindre des représailles de chrétiens et une escalade des violences interconfessionnelles.

LeVif.be avec L’Express.fr

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