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Nigeria: au moins 47 morts dans une explosion sur un marché

Au moins 47 personnes ont été tuées et une cinquantaine blessées dans une explosion mardi sur un marché dans le nord-est du Nigeria, fréquemment visé par le groupe islamiste Boko Haram, ont indiqué des témoins. Et alors que près de 24.000 Nigérians ont été empêchés de quitter leur pays pour tenter de les dissuader de rejoindre des groupes terroristes étrangers ou de tomber dans la prostitution.

L’explosion a touché le marché hebdomadaire du village de Sabon Gari, situé à environ 135 km au sud de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, à une heure de grande affluence vers 13h15 (12h30 GMT), ont indiqué ces sources. « Nous avons reçu 47 cadavres et au moins 50 (personnes) avec des blessures transportées depuis le marché de Sabon Gari où l’explosion a eu lieu cet après-midi », a déclaré un infirmier à l’hôpital général de Biu, à 50 kilomètres de là. Il a expliqué que les blessures étaient pour la plupart « sérieuses » et qu’il s’attendait à ce que le bilan s’alourdisse. « L’explosion a eu lieu à l’intérieur du marché, dans la section téléphonie mobile », a indiqué said Yuram Bura, membre d’un groupe d’autodéfense combattant Boko Haram au côté de l’armée. L’engin explosif « était caché dans un sac utilisé pour disperser des herbicides. Il a été introduit dans le marché et apparemment abandonné… Il ne fait pas de doute que c’est l’oeuvre de Boko Haram », a affirmé M. Bura.

Près de 24.000 Nigérians empêchés de quitter leur pays

Près de 24.000 Nigérians ont été empêchés de quitter leur pays, ont annoncé mardi les Services d’immigration du Nigeria (NIS), pour tenter de les dissuader de rejoindre des groupes terroristes étrangers, de tomber dans la prostitution ou d’autres activités criminelles hors de leur pays.

Ces milliers de Nigérians, âgés de 17 à 35 ans, ont été refoulés à leur frontière, entre janvier 2014 et mars 2015, a indiqué le NIS. « Des rapports récents ont indiqué que certains Nigérians partent pour rejoindre des groupes terroristes, particulièrement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord », a déclaré le porte-parole du NIS. Bien que certaines personnes arrêtées aient été des travailleurs cherchant à émigrer, ces mesures répressives visent à empêcher les Nigérians d’être appâtés et menés « au terrorisme, à la prostitution, à l’esclavage et à d’autres activités inappropriées à l’étranger », a précisé le NIS. Le Nigeria tente de mettre fin à l’insurrection du groupe islamiste Boko Haram.

Le groupe, mais aussi sa répression par les forces de l’ordre nigérianes, ont fait plus de 15.000 morts depuis 2009, essentiellement dans le Nord majoritairement musulman. Mais le pays qui compte près de 180 millions d’habitants est également devenu « un réservoir de population pour les recruteurs » à l’étranger à cause du fort taux de chômage, a souligné le NIS. Le NIS a souligné que les organisations terroristes étrangères avaient des contacts qui fournissaient passeports, visas et billets d’avion à leurs recrues nigérianes. Pour détecter ces éventuelles recrues, le NIS a annoncé avoir mis en place un « profilage » des voyageurs. Entre janvier 2014 et mars 2015, plus de 10.000 Nigérians ont été expulsés de pays étrangers, tandis que 3.193 autres se sont vus refuser un visa d’entrée.

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