© Image Globe

Nigéria : 40 morts après les attentats revendiqués par une secte islamiste

Une vague d’attentats au Nigeria le jour de Noël a fait 40 morts dont un kamikaze, selon le dernier bilan de ces attaques revendiquées par la secte islamiste Boko Haram qui ont visé notamment des églises pendant les célébrations chrétiennes de la Nativité.

Les attaques, condamnées par le Vatican comme le fruit d’une « haine aveugle et absurde », surviennent après deux jours d’affrontements, jeudi et vendredi, entre des membres de Boko Haram et les forces de l’ordre dans le nord-est, qui auraient fait près de cent morts.

L’attentat le plus meurtrier, avec 35 morts selon le dernier bilan en date, s’est produit à l’extérieur d’une église catholique à Madalla, en périphérie d’Abuja, la capitale fédérale. « Ce que nous, responsables de l’église, avons compté, c’est qu’il y a eu 30 morts ici », a déclaré à l’AFP Francis Aniezue, un responsable de ce lieu de culte.

La vague d’attaques survenues samedi soir et dimanche à travers le pays a été revendiquée par Boko Haram, un groupe qui prône la création d’un Etat islamique au Nigeria et auquel sont imputés la plupart des violences récurrentes dans le nord. « Nous sommes responsables de toutes les attaques de ces derniers jours, y compris celle à la bombe contre l’église de Madalla. Nous continuerons à lancer de telles attaques dans le nord du pays dans les prochains jours », a déclaré par téléphone un porte-parole des islamistes, Abul Qaqa, à l’AFP.

Après celui de Madalla, un second attentat a visé une église évangélique de Jos, épicentre de violences intercommunautaires dans le centre du pays, selon un responsable local et des témoins. « Une bombe a explosé à l’église Mountain of fire. Un policier qui surveillait l’église a été tué et trois véhicules ont brûlé », a déclaré à l’AFP Pam Ayuba, porte-parole du gouverneur de l’Etat du Plateau, dont Jos est la capitale.

A Damaturu, dans le nord-est, un kamikaze qui s’est tué a lancé sa voiture contre un convoi des services de renseignement de la police (SSS), tuant trois agents, selon un communiqué des SSS.

Une autre explosion a retenti dimanche à Damaturu, sur un rond-point et samedi soir, un engin explosif a été lancé contre une église à Gadaka (nord-est) devant laquelle se trouvaient des fidèles, ont rapporté des témoins. Aucune victime n’avait été signalée dans l’immédiat.

Damaturu et Gadaka sont situées dans l’Etat de Yobe, déjà secoué en fin de semaine par une vague d’attaques revendiquée par Boko Haram.

A Madalla, près d’Abuja, l’attentat a provoqué des scènes de chaos et endommagé l’église Ste Theresa. Des trous étaient visibles dans les murs et le toit était très abimé. Du sang maculait les murs à l’extérieur.

Des jeunes en colère ont allumé des feux et menacé d’attaquer un commissariat de police des environs. Les policiers ont tiré en l’air pour les disperser et fermé un grand axe routier.

Boko Haram, qui multiplie et intensifie ses actions depuis des mois, avait revendiqué l’attentat suicide d’août 2011 contre le siège des Nations unies à Abuja, qui avait fait 24 morts.

Le mouvement s’était également attribué la responsabilité d’une vague d’attaques sanglantes la veille de Noël 2010, qui avaient visé plusieurs églises et, avec les représailles, avaient fait des dizaines de morts à Jos.

Jeudi, Damaturu et Potiskum, dans l’Etat de Yobe, et Maiduguri, capitale de l’Etat voisin de Borno, avaient été secouées par des explosions et des tirs et les violences se sont poursuivies vendredi.

Ces attaques et les affrontements consécutifs avec soldats et policiers auraient fait jusqu’a 100 morts, ont estimé une source policière et une ONG.

Le chef d’état-major des armées a lui été cité affirmant que l’armée avait tué 59 membres de la secte.

Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique (160 millions d’habitants), compte environ autant de musulmans, plus nombreux dans le nord, que de chrétiens, majoritaires dans le sud.

Des observateurs craignent que Boko Haram ait développé des liens avec la branche maghrébine d’Al-Qaïda.

Le président nigérian condamne les attentats

Le président nigérian Goodluck Jonathan a condamné ces attentats « injustifiés », promettant que leurs auteurs seraient déférés devant la justice. « Ces actes de violence contre des citoyens innocents sont un affront injustifié à notre sécurité et à notre liberté collectives », a commenté M. Jonathan dans un communiqué. « Les Nigérians doivent unanimement les condamner », a-t-il ajouté.

Le « gouvernement ne faiblira pas dans sa détermination à déférer devant la justice tous les auteurs des actes de violence d’aujourd’hui et de tous les autres (commis) auparavant », a encore dit le président nigérian.

Le Vif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire