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New Hampshire: petit Etat, grande importance

Le Vif

Le New Hampshire qui vote mardi est un tout petit Etat du nord-est des Etats-Unis, le premier à organiser ses élections primaires après les caucus de l’Iowa.

Le New Hampshire donne le ton et fait généralement le tri parmi les prétendants les plus faibles. Cette position lui donne une importance toute particulière d’éclaireur dans le long processus qui, Etat après Etat, va permettre de désigner cet été les deux candidats, républicain et démocrate, à la Maison Blanche.

POPULATION

1,3 million d’habitants dont 91,3% de Blancs non hispaniques. Les Noirs représentent 1,5% de la population, les Hispaniques 3,3%, les Asiatiques 2,5% (Bureau du recensement). Sa capitale, Concord, compte 42.000 habitants.

Son surnom: « L’Etat de granit ». Sa devise: « Vivre libre ou mourir ».

Revenu médian 64.916 dollars, supérieur au revenu médian américain (53.046 dollars).

ELECTEURS

231.376 électeurs inscrits comme démocrates, 262.111 républicains et 389.472 indépendants (44%). Soit 882.959 au total, dont 9.027 nouveaux inscrits depuis fin décembre.

REGLES DES PRIMAIRES

Les inscrits démocrates votent pour la primaire démocrate, les républicains pour la primaire républicaine, les indépendants peuvent choisir l’une ou l’autre, d’où les efforts des deux partis pour séduire cet électorat très nombreux.

Les électeurs peuvent aussi s’inscrire le jour même du scrutin.

L’IMPORTANCE DU NEW HAMPSHIRE

Ses électeurs prennent très au sérieux leur rôle de premier Etat à organiser ses primaires. Beaucoup vont écouter les candidats et ne se décident qu’au dernier moment.

Les candidats y passent beaucoup de temps et y dépensent des millions en publicités télévisées.

Le républicain John Kasich y est venu 29 fois et a participé à 186 rencontres (décompte de la chaîne régionale NECN). Chris Christie est venu 38 fois pour 185 rencontres. Bernie Sanders a fait 27 visites et 93 réunions électorales, Hillary Clinton 23 et 85, Jeb Bush 26 et 111.

« Tous les présidents depuis 1952 ont gagné une primaire dans le New Hampshire », explique à l’AFP le secrétaire d’Etat Bill Gardner. « Treize de ceux qui ont gagné la primaire ici sont devenus présidents, et trois fois, le deuxième est devenu président ».

Pas question donc d’arriver 3e dans le New Hampshire.

SONDAGES

Côté démocrate, Bernie Sanders, le démocrate socialiste apôtre d’une révolution politique, devance Hillary Clinton de 12,8 points de pourcentage selon une moyenne des sondages Real Clear politics.

Côté républicain, Donald Trump est en tête (en moyenne de 17 points). La 2e place promet d’être très disputée entre Marco Rubio, John Kasich – tous les deux en hausse récemment- et Ted Cruz, tous dans un mouchoir de poche. Jeb Bush, Chris Christie, Carly Fiorina et Ben Carson ferment la marche.

LES PRECEDENTS GAGNANTS DES PRIMAIRES

– 2012: Républicains, Mitt Romney. (Démocrates, Barack Obama se représente). OBAMA REELU PRESIDENT

– 2008: Démocrates, Hillary Clinton, Barack Obama 2e. Républicains, John McCain. OBAMA ELU

– 2004: Démocrates, John Kerry. (Républicains, George W. Bush se représente). BUSH REELU

– 2000: Démocrates, Al Gore. Républicains, John McCain, George W. Bush 2e. BUSH ELU

– 1996: Républicains, Pat Buchanan. (Démocrates, Bill Clinton se représente). CLINTON REELU

New Hampshire, le baromètre

Le New Hampshire qui vote mardi pour ses primaires est un Etat américain qui aime parfois surprendre et se décide souvent au dernier moment. Il pourrait rebattre les cartes et sonner le glas des candidats les plus faibles.

Voilà ce qu’il faudra surveiller particulièrement:

– DONALD TRUMP: en tête de 75 sondages consécutifs depuis mai dans le New Hampshire, le milliardaire aux déclarations fracassantes espère effacer l’humiliation de l’Iowa la semaine dernière: il y était arrivé deuxième, après avoir snobé un débat, alors que tous les sondages le donnaient gagnant.

Le dernier débat républicain samedi s’est plutôt bien passé pour lui. Deux sondages lundi lui donnent 21 et 14 points de pourcentage d’avance. Si Trump ne l’emporte pas, son image de gagnant qui veut « rendre à l’Amérique sa grandeur » risque d’être très sérieusement mise à mal.

A suivre aussi la deuxième place, qui promet selon les sondages d’être très disputée entre Marco Rubio, John Kasich et Ted Cruz.

– HILLARY CLINTON: Bernie Sanders, sénateur « démocrate socialiste » est en tête de 33 sondages successifs depuis début janvier face à Hillary Clinton. Deux sondages lundi le donnent à 12 et 16 points d’avance dans l’Etat.

Mme Clinton l’a déjà emporté d’extrême justesse dans l’Iowa (49,8% contre 49,6%).

Si elle peut réduire l’écart, ce ne sera qu’un mauvais moment à passer, selon les experts, avant les Etats du sud où elle est grande favorite. Mais si Bernie Sanders l’emporte très nettement, la course à l’investiture démocrate pourrait durer plus longtemps et être plus difficile que prévu pour celle qui était l’ultra-favorite au départ.

En 2008, elle avait cependant créé la surprise en remportant le New Hampshire devant Barack Obama. En 1992, c’est aussi le New Hampshire qui avait fait de son mari Bill Clinton le « comeback kid », lui offrant une deuxième place.

– MARCO RUBIO: le télégénique sénateur de Floride, benjamin des républicains à 44 ans, espère capitaliser sur ses résultats meilleurs que prévu dans l’Iowa. Il était arrivé 3e, talonnant Donald Trump, une surprise qui lui vaut d’être devenu l’espoir de l’establishment républicain, à la recherche d’un candidat plus présentable que Donald Trump ou Ted Cruz, sénateur ultra-conservateur du Texas arrivé en tête dans l’Iowa.

Mais Rubio a mal négocié son débat samedi soir, épinglé pour avoir répété mécaniquement cinq fois la même tirade contre Obama.

– PARTICIPATION: le secrétaire d’Etat du New Hampshire William Gardner prévoit une participation record, avec 282.000 votes côté républicain, et 268.000 votes côté démocrate. Précisément 9.027 électeurs se sont inscrits depuis fin décembre, majoritairement des indépendants.

L’état compte 231.376 électeurs inscrits en tant que démocrates, 262.111 en tant que républicains, et 389.472 indépendants qui pourront voter soit républicain, soit démocrate.

– LES GOUVERNEURS: Jeb Bush (ancien gouverneur de Floride, fils et frère de présidents), John Kasich, gouverneur de l’Ohio, et Chris Christie, gouverneur du New Jersey, jouent leur crédibilité, voire leur survie pour Christie. John Kasich, républicain modéré, pourrait surprendre, dans un Etat où le vote indépendant (44% des électeurs), se préoccupe moins des partis que des idées.

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