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Naufrage en Italie : le commandant a refusé de remonter à bord !

Une conversation téléphonique enregistrée entre une capitainerie du port et le commandant du navire Costa Concordia montre que ce dernier a refusé de remonter à bord pour évacuer les passagers. Le naufrage a fait sept morts et on dénombre encore 28 personnes disparues.

A 1H46 du matin, alors que des centaines de personnes doivent encore être évacuées, un officier de la capitainerie ordonne au commandant Francesco Schettino, joint sur son portable, de retourner sur le navire. « Maintenant vous allez à la proue, vous remontez par l’échelle de secours (en corde) et vous coordonnez l’évacuation. Vous devez nous dire combien il y a encore de gens, enfants, femmes, passagers, le nombre exact dans chacune des catégories », indique la voix de l’officier dans l’enregistrement contenu dans l’une des boîtes noires, saisies par les enquêteurs.

« Que faites-vous ? vous abandonnez les secours ? « , interroge l’officier. Schettino répond: « Non, non, je suis là, je coordonne les secours ». L’officier reprend: « Commandant, c’est un ordre, c’est moi qui commande maintenant, vous avez déclaré l’abandon du navire, vous devez aller à la proue, remonter à bord et coordonner les secours ».

L’homme indique alors au commandant qu' »il y a déjà des cadavres ». « Combien?  » répond Schettino, qui se voit rétorquer: « C’est à vous de me le dire, que faites-vous? Vous voulez rentrer chez vous? « , s’énerve l’officier.

« Maintenant vous retournez là-haut et vous nous dites ce que l’on peut faire, combien il y a de gens, quels sont leurs besoins », poursuit l’officier auquel le commandant assure qu’il va remonter à bord.

Mais selon la capitainerie et de nombreux témoignages, il était déjà réfugié sur la rive avant minuit, peut-être dès 23H40 (22H40 GMT). En effet, dans un appel précédent, dès 00H42, le commandant lâche une phrase compromettante en parlant par téléphone avec la salle opérationnelle de la capitainerie: « Nous ne pouvons plus monter à bord car le navire est en train de se cabrer côté poupe (arrière) ».

« Commandant, vous avez abandonné le bateau ? « , demande alors d’un ton très surpris l’officier, auquel le commandant répond: « Non, non, évidemment que non!  »

Selon l’Ansa, l’enquête de la capitainerie de Livourne, coordinatrice des secours, montre par ailleurs qu’il y a eu une sorte de « mutinerie » de l’équipage qui a décidé l’évacuation avant un ordre formel du capitaine. En outre, contrairement aux premiers éléments recueillis, ce n’est pas une manoeuvre volontaire qui a fait échouer le navire tout près de la rive, sauvant la vie d’un bon nombre des plus de 4.000 occupants du bateau, car les moteurs étaient complètement inondés et en avarie.

Encore 29 personnes portées disparues

Un total « de 28 personnes, 4 membres d’équipage et 24 passagers manquent encore à l’appel » après le naufrage vendredi soir du navire de croisière Concordia devant une île italienne, a annoncé le commandant général des garde-côtes italiens.

Ce qui représente un quasi doublement du nombre de disparus donné jusqu’à présent par les autorités. Dix Allemands et 6 Italiens feraient partie des disparus, selon M. Brusco, qui n’a pas donné de précisions sur les autres nationalités.

Jusqu’à présent, les sauveteurs parlaient d’une quinzaine de disparus, dont quatre touristes italiens, deux Américains, deux couples de Français, et 6 membres d’équipage. Mais dans la journée, un porte-parole officiel allemand avait évoqué « un nombre à deux chiffres vers le bas de l’échelle », soit autour de 10, pour le contingent de ses compatriotes, probablement tous des touristes, manquant à l’appel.

M. Brusco, commandant général des capitaineries italiennes, qui intervenait dans une émission de la chaîne Rai Uno, a souligné qu’il « y a encore des zones à contrôler » à bord du navire et qu’il « reste une lueur d’espoir ».


Levif.be, avec Belga

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