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Naufrage à Malte : des Syriens affirment que les Libyens ont ouvert le feu au départ

Stagiaire Le Vif

Des survivants du naufrage qui s’est produit au sud de Malte vendredi affirment que des miliciens libyens « ont pointé leurs mitraillettes » sur les réfugiés et que ceux-ci seraient la cause du drame.

Des réfugiés syriens ont raconté aux ONG et aux médias qu’ils avaient été la cible de coups de feu à leur départ des côtes libyennes, avant le naufrage de leur embarcation vendredi au sud de Malte et qui a fait plus de 30 morts.

Selon leurs récits, cités par plusieurs journaux italiens dimanche, le bateau qui transportait plusieurs centaines de migrants, surtout des Syriens, était parti jeudi de Zouara (Libye), une localité située à 60 km seulement de la frontière tunisienne. Certains survivants – plus de 200 sur 270 à 400 passagers -, accueillis à Malte et Lampedusa, ont raconté que leur embarcation avait essuyé des tirs peu après le départ.Aisha, une Libanaise de 25 ans, rescapée elle aussi du naufrage avec son mari syrien, a corroboré le récit : « Les miliciens nous ont suivis, puis ils ont pointé leurs armes sur nous, réclamant de l’argent, nos reins, nos foies. Comme personne ne donnait rien, ils ont commencé à nous tirer dessus », transperçant l’embarcation qui s’est dégonflée. Selon d’autres témoignages cités par les médias italiens, les tirs pourraient être aussi le résultat d’un affrontement en pleine mer, entre bandes rivales de trafiquants.

Le HCR (Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés) citant des rescapés a parlé de « plusieurs passagers blessés », estimant que les coups de feu venaient « peut-être de miliciens qui tiraient pour tuer. Le journal Repubblica a fait état d’informations similaires, affirmant que les coups de feu ont été tirés par un « patrouilleur libyen qui faisait probablement partie d’une autre bande criminelle ». Le capitaine du bateau clandestin, un Tunisien reconnu par des survivants, aurait été arrêté par les autorités maltaises, selon les médias.

Selon les rescapés – en majorité des Syriens, mais aussi une trentaine de Palestiniens -, ceux qui étaient partis directement de Zouara devaient payer 1.500 dollars par adulte et 900 dollars pour les enfants. Pour les réfugiés venus d’Égypte, le tarif était au total de 3.000 à 4.000 dollars.

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