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Municipales en France: un taux de 54,72% aux urnes à 17h00

Le Vif

Le taux de participation lors du premier tour des élections municipales et communautaires en France atteignait 54,72% dimanche vers 17h00, contre 56,25% en 2008 à la même heure, a annoncé le ministère français de l’Intérieur sur son compte Twitter.

Les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 locales, la métropole prenant le relais de la Nouvelle-Calédonie, de la Réunion et de Mayotte, où en raison du décalage horaire le vote avait commencé plus tôt. Les bureaux de vote fermeront leurs portes à 18 heures, 19 heures ou 20 heures, selon les communes.

Près de 45 millions de Français votent ce dimanche pour le premier tour des élections municipales, un scrutin test pour François Hollande dans un contexte tendu entre une droite empêtrée dans des affaires judiciaires et une gauche impopulaire au pouvoir, dont pourrait profiter l’extrême droite.

Rarement une élection intermédiaire – la première depuis la victoire du socialiste François Hollande à la présidentielle de 2012 – s’est déroulée dans un contexte aussi hostile au pouvoir en place. M. Hollande et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, à presque mi-mandat, ne sont crédités que de 20 à 25% de confiance dans les sondages.

Selon les premiers chiffres fournis par le ministère de l’Intérieur, le taux de participation était à 12H00 de 23,16% en métropole, chiffre sensiblement identique à celui de 2008 (23%). Les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 locales, la métropole prenant le relais de la Nouvelle-Calédonie, de la Réunion et de Mayotte, où en raison du décalage horaire le vote avait commencé plus tôt.

Les enjeux

L’enjeu pour le parti socialiste vise à garder de grandes villes comme Toulouse (sud-ouest) ou Strasbourg (est) et à arracher la mairie de Marseille (sud) à un baron de l’UMP, qui brigue son 4e mandat.

L’UMP espère pour sa part reprendre une trentaine de villes à la gauche.

Paris est aussi sous les projecteurs avec un duel de femmes, pour la première fois dans l’histoire. L’ex-ministre UMP Nathalie Kosciusko-Morizet et l’actuelle première adjointe PS Anne Hidalgo se disputent la succession du socialiste Bertrand Delanoë, à la tête de la « plus belle ville du monde » depuis 2001.

« Le premier adversaire de la gauche reste l’abstention »

Dans ce contexte, peu de commentateurs se risquent à un pronostic sur l’issue d’un scrutin municipal à deux tours où l’enjeu est avant tout local et où est redoutée une forte abstention.

Le Parti socialiste, qui a perdu toutes les élections partielles depuis juin 2012, se méfie d’un scrutin « insaisissable », selon son responsable parlementaire Thierry Mandon. « Le premier adversaire de la gauche reste l’abstention », résume le parlementaire Jean-Jacques Urvoas. Elle avait atteint 33,5% (un électeur sur trois) aux municipales de 2008, un record.

Tout laisse penser qu’elle sera supérieure cette année. L’institut Ipsos s’attend à une participation guère supérieure à 60%, tout en restant prudent sur cet indicateur délicat à évaluer. La certitude d’aller voter est presque partout supérieure à droite qu’à gauche, parfois jusqu’à dix points. Cette différence de mobilisation peut faire basculer dans l’opposition des dizaines de villes détenues par la gauche.

La droite empêtrée les affaires

Mais même à l’UMP, le principal parti de l’opposition de droite, la prudence est de mise. « Les gens sont exaspérés par toutes ces affaires à répétition. Cela n’aide pas », soupire sous couvert d’anonymat un député-maire chevronné de la région parisienne.

Outre la demi-douzaine de dossiers dans lesquels le nom de Nicolas Sarkozy est cité, l’UMP fait notamment l’objet depuis peu d’une enquête sur un possible favoritisme lors de l’attribution de marchés.

Alors que la droite voulait faire de ce scrutin « un référendum » contre François Hollande et le gouvernement, « l’UMP n’a pas réussi à mener une campagne nationale », relève le politologue Bernard Sananès. Si campagne il y eut, elle fut dominée, jusqu’au bout, par les échanges de diatribes entre les socialistes d’une part, Nicolas Sarkozy et ses amis de l’autre.

Le Front National « confiant »

La présidente du Front national (FN, extrême droite), Marine Le Pen, s’est, elle, dite « confiante » voire « très confiante ». Malgré quelques ombres au tableau – des candidats enregistrés « à leur insu » ou avec un pedigree extrémiste marqué -, le FN espère conquérir dix à quinze villes et s’assurer une implantation locale sur le long terme. Les maires sont élus pour six ans.

La menace est telle pour le gouvernement que le Premier ministre a appelé la semaine dernière à « tout faire » pour qu’il n’y ait « aucun » maire FN.

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