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MSF dénonce des abus envers les réfugiés à Kos

La situation sur l’île grecque de Kos ces deux dernières semaines « a pris un tour consternant », dénonce mercredi Médecins sans frontières (MSF).

Plus de 7.000 réfugiés, demandeurs d’asile et migrants sont arrivés sur l’île pendant le mois de juillet, deux fois plus qu’au mois de juin. Mais, en l’absence de structures d’accueil adéquates, la plupart d’entre eux sont parqués dans un stade sans nourriture, sans toilettes et sans information, déplore l’ONG.

L’afflux de migrants est source de tensions avec les policiers, et le maire de la Ville a dit craindre que la situation ne dégénère. « Ces deux derniers jours, la police a mené des opérations pour évincer les gens des espaces publics, les redirigeant vers un stade en gravier aux abords de la ville, sans aucune installation sanitaire, sans ombre et sans abri », rapporte MSF. Mardi matin, « environ 2.000 personnes étaient au stade, parmi lesquelles de nombreuses familles avec des bébés et de jeunes enfants, faisant la queue sous un soleil de plomb, par 32 degrés, attendant la possibilité de donner leur nom à la police afin d’être enregistrées. La situation est devenue incontrôlable et la police a été incapable de gérer la foule. Les forces de l’ordre ont dispersé les gens en les aspergeant avec des extincteurs », témoigne l’association.

Ses équipes ont également observé des scènes de harcèlement dans les espaces publics, notamment lorsque des hommes d’un service de sécurité privé ont interdit aux migrants de s’asseoir sur les bancs du centre-ville. « Auparavant, on assistait à l’inaction de l’Etat. Désormais, ce sont les abus de l’Etat, avec la police usant de plus en plus de la force contre ces personnes vulnérables », s’inquiète Brice de le Vingne, directeur des opérations de MSF. « La grande majorité de ceux qui arrivent sont des réfugiés qui fuient la guerre en Syrie et en Afghanistan. Les autorités de Kos ont affirmé très clairement qu’elles n’ont aucunement l’intention d’améliorer la situation pour ces personnes car elles estiment que cela constituerait un facteur d’attraction. Mais la vérité est que ces personnes qui fuient des guerres vont continuer à arriver, que les autorités tentent de les freiner ou non. »

« Huit mois après le premier appel de MSF aux autorités grecques leur demandant d’organiser un accueil décent et humain dans les îles du Dodécanèse, spécifiquement à Kos, nous sommes inquiets de voir que l’Etat grec a échoué à le faire », poursuit Brice de le Vingne. « Un site suffisamment grand pour accueillir tout le monde avec des standards minimum doit être désigné. »

MSF offre actuellement une assistance médicale à l’hôtel Captain Elias, un bâtiment désaffecté où des centaines de réfugiés ont trouvé un abri. L’organisation a aussi mis en place un service mobile de consultations médicales et distribue des biens de première nécessité dans les parcs et les lieux publics de Kos.

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