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« Miss Black France », le concours de beauté polémique

Ce samedi se tient la première élection de « Miss Black France », un concours de beauté réservé aux jeunes filles noires avec le soutien du Conseil représentatif des associations noires (Cran). Si l’objectif est louable, l’évènement fait l’objet de critiques.

Une première. Ce samedi se déroule l’élection de « Miss Black France ». Un concours de beauté réservé aux jeunes filles noires de France, organisé avec le soutien du Conseil représentatif des associations noires (Cran). Un évènement qui verra s’affronter 18 femmes de 17 à 28 ans, sélectionnées sur casting parmi 1000 candidatures de toutes les régions françaises.

L’objectif est louable. « L’élection ‘Miss France’ n’est pas assez représentative de la population française d’aujourd’hui. Il y a très peu de candidates noires. Notre élection a pour objectif de mettre la lumière sur ces femmes extrêmement nombreuses et que l’on voit peu aussi dans les médias », a indiqué le journaliste et animateur Fred Royer, créateur de « Miss Black France ».

Patrick Lozès, fondateur et ancien directeur du Cran, ne « met pas en doute les bonnes intentions des organisateurs. » Mais selon lui, si le problème est bien réel, la solution est ailleurs. Notamment en incitant les jeunes filles à s’inscrire ou en motivant les organisateurs des concours de beauté classiques à faire des castings dans les cités et les zones rurales et reculées, autant que les grandes villes.

Car ce concours réservé aux femmes noires fait polémique, taxé notamment de communautariste. Pour Patrick Lozès, c’est la logique même de l’évènement qu’il faut remettre en cause. « Si je considère qu’il n’y a pas assez de Noirs dans les grandes écoles, ce qui est le cas, je ne vais pas aller jusqu’à créer une école réservée aux Noirs! » En évoquant l’idée d’un concours qui, à l’inverse voudrait « célébrer la beauté blanche », il dit « frissonner » et espérer que la société s’insurgerait.

« La France d’aujourd’hui, c’est la mixité, et elle doit être mise en avant de toutes les manières possibles, surtout en ces temps électoraux difficiles », estime Geneviève de Fontenay. « Lorsque Sonia Rolland a été élue Miss France en 2000, elle a contribué à changer le siècle: c’était un message qui remplaçait tous les discours des hommes politiques. L’élection ‘Miss Black France’ contribue à mettre en avant les canons de beauté contemporains », ajoute-t-elle.

Pour Patrick Lozès, c’est justement le mauvais moment pour lancer une telle polémique. D’autant que « ce n’est pas les aider que leur montrer qu’elles ne pourront réussir que si elles ne sont qu’entre femmes noires. En matière de lutte contre les discriminations, conclut-il, « la fin ne justifie pas les moyens ».

Lucie Soullier, L’Express.fr

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