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Migrants tunisiens : la « guerre Paris-Rome »

« Liberté sans fraternité », « internationale du cynisme »: la presse italienne s’en prend vendredi à la France dénoncée pour son refus d’accueillir les migrants tunisiens arrivés en Italie, un comportement dicté selon elles par la montée du Front national.

« Guerre Paris-Rome », « affrontement Italie-France », « querelle avec la France »…. L’affaire fait la une de tous les quotidiens de la péninsule alors que les ministres français et italien de l’Intérieur devaient se retrouver à la mi-journée à Milan pour évoquer ce contentieux.

« Immigrés, Sarkozy nous fait la guerre », titre Il Giornale (droite), journal appartenant à la famille du chef du gouvernement Silvio Berlusconi, accusant le président français de « nous lancer une bombe humaine ».

Sous le titre « duplicité parisienne en direction de Le Pen », le Corriere della Sera (centre) estime que Paris « remet en cause l’esprit d’un traité et l’un des points fondamentaux de la construction européenne ».

Même analyse de La Stampa qui estime que « le vent de Le Pen » souffle en France.

« L’adversaire le plus craint en France est le Front national de Marine Le Pen, qui a érodé une grande partie des voix de la droite », renchérit le Messaggero (centre) qui souligne également « un déficit d’Union européenne ».

Dans le même esprit, La Repubblica (gauche) relève « l’internationale du cynisme ». « Nous assistons à une belle compétition internationale de cynisme, où chacun se renvoie la balle, incapable de faire valoir ses propres valeurs face à l’autarcie égoïste de chaque pays », estime le quotidien.

L’Italie, confrontée depuis janvier à un afflux d’immigrants illégaux tunisiens, a décidé jeudi de leur délivrer des permis de séjour temporaires qui, selon elle, leur permet de circuler dans tout l’espace Schengen.

La France et l’Italie envoient des patrouilles sur la côte tunisienne

La France et l’Italie ont décidé d’envoyer des « patrouilles communes » au large des côtes tunisiennes pour prévenir l’immigration illégale, à l’issue d’une rencontre vendredi à Milan (nord) entre les ministres de l’Intérieur des deux pays.

« Nous avons décidé d’un commun accord avec la France d’organiser des patrouilles communes sur les côtes tunisiennes (…) pour bloquer les départs » d’immigrants illégaux, a affirmé le ministre italien de l’Intérieur Roberto Maroni lors d’un point de presse avec son homologue français Claude Guéant.

« Ni l’Italie ni la France n’ont vocation à accueillir les migrants tunisiens », a ajouté de côté M. Guéant, à l’issue de cette rencontre qui a duré un peu plus d’une heure. Les deux hommes ont également appelé à « un effort commun entre nos pays et les pays de l’Union européenne ».

M. Maroni a également évoquer la constitution d’un groupe de travail conjoint pour prendre des initiatives » ainsi que « l’étude de programmes de rapatriement sur une base volontaire ou à l’échéance du permis » de séjour.

Le Vif.be, avec Belga

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