Migrants : le point sur la situation en Slovénie et à Calais
Des milliers de migrants continuent d’affluer chaque jour vers l’Europe, déviant leurs parcours au gré des frontières qui se ferment devant eux. A l’approche de l’hiver, leurs conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles.
Les mouvements migratoires irréguliers vers l’Europe ont quasiment triplé entre 2014 et 2015, selon les données du HCR et de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM).
La dégradation du climat pourrait ne pas décourager les migrants, préviennent des experts, alors que les conditions de vie et de trajet deviennent de plus en plus compliquées.
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La « Route des Balkans » évolue
Les routes migratoires évoluent constamment. Les risques de la traversée de la Méditerranée depuis la Libye vers l’Italie sur des bateaux surchargés et les opérations européennes contre les passeurs ont ainsi contribué à rediriger les flux vers d’autres routes, notamment celle des Balkans.
La « Route des Balkans » n’est cependant pas figée, car la Hongrie a fermé ses frontières. Les migrants doivent désormais passer par la Slovénie, après la Serbie et la Croatie, pour poursuivre leur périple vers le nord de l’Europe. Or la Slovénie a d’abord annoncé vouloir limiter l’entrée de son territoire à 2 500 migrants par jour.
Dès lors un goulot d’étranglement s’est formé à la frontière serbo-croate où plus de 10 000 personnes sont restées coincées, avant que la Croatie les laisse finalement transiter.
Environ 3 000 migrants ont ainsi pu passer après avoir patienté dans la localité serbe de Berkasovo sous une pluie battante, assis dans la boue, tentant d’allumer des feux de bois pour se réchauffer. Certains, dont des enfants, étaient pieds nus, sans vêtements adaptés au froid et à la pluie, rapporte l’AFP.
En fin de compte, la Slovénie a dû revenir sur la limite fixée.
La grande majorité des migrants souhaitent rejoindre l’Allemagne où la chancelière Angela Merkel poursuit sa politique d’ouverture malgré les critiques dont elle fait l’objet dans son pays et en dehors, en Europe de l’Est notamment.
Un sommet UE/Balkans le 25 octobre
La mauvaise gestion de l’afflux de migrants est une nouvelle démonstration du manque de coordination des pays de l’Union européenne face à la crise migratoire.
« Etant donné la situation d’urgence que connaissent les pays situés sur l’itinéraire des migrants à travers les Balkans, il importe de coopérer beaucoup plus, d’avoir davantage de consultations approfondies, et des mesures d’action immédiate », Jean-Claude Juncker, président de la Commission.
Un sommet consacré à la question des migrants, en présence des chefs d’Etat ou de gouvernement d’Autriche, de Bulgarie, de Croatie, de Macédoine, d’Allemagne, de Grèce, de Hongrie, de Roumanie, de Serbie et de Slovénie, ainsi que de la Commission européenne aura lieu dimanche 25 octobre.
Dans la « Jungle de Calais »
Il n’y a pas qu’à la frontière de la Slovénie que sont massés les migrants. C’est également le cas à Calais, en France.
« Cinq à six mille femmes, hommes et enfants, épuisés par un terrible voyage, laissés à eux-mêmes dans des bidonvilles, avec un maigre repas par jour, un accès quasi impossible à une douche ou à des toilettes,une épidémie de gale dévastatrice, des blessures douloureuses, des abcès dentaires non soignés », peut-on lire sur Libération.
A l’approche de l’hiver, les associations présentes dans le bidonville surpeuplé, qui abrite désormais 4 000 à 6 000 migrants, s’inquiètent des conditions de vie de plus en plus précaires et doutent du dispositif humanitaire supplémentaire prévu par le gouvernement.
« On patauge dans la boue. Il y a des endroits où l’eau stagne et c’est très difficile, y compris sur les points d’eau très mal aménagés. On est dans le vent, la pluie et le froid, c’est encore pire que dans les ‘jungles’ précédentes », raconte François Guennoc, de l’organisation l’Auberge des migrants, à l’AFP.
« L’appel de Calais » : quand les personnalités se mobilisent
Huit cents personnalités françaises, dont la comédienne Jeanne Moreau et l’économiste Thomas Piketty, ont lancé mardi un appel à agir en urgence pour les migrants installés dans le bidonville de Calais.
Les signataires de cet « appel de Calais », publié sur le site internet du quotidien Libération, déplorent « un désengagement de la puissance publique » de ce camp informel surnommé « La Jungle », toléré par les pouvoirs publics depuis sa formation début 2015.
Avec AFP
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