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Merkel veut réduire les fonds de préadhésion attribués à la Turquie

Le Vif

La chancelière allemande Angela Merkel veut couper dans les fonds de préadhésion dont la Turquie bénéficie en tant que pays candidat à l’entrée dans l’UE, a-t-elle indiqué jeudi en prélude d’un Sommet européen à Bruxelles. Charles Michel s’est, lui, dit en faveur d’une « réorientation ».

A la demande de Mme Merkel, les chefs d’Etat et de gouvernement aborderont lors de leur réunion les relations européennes avec la Turquie.

Pendant la campagne électorale allemande, la chancelière avait plaidé pour mettre un terme aux négociations d’adhésion avec Ankara. Cette position ne fait cependant pas l’unanimité chez ses homologues européens.

Mme Merkel a donc décidé de porter son attention sur les aides financières dont dispose la Turquie en tant que candidate à l’adhésion. « Je vais m’impliquer pour une diminution de ces fonds », a-t-elle annoncé.

Les Européens ont réservé 4,45 milliards d’euros pour soutenir la Turquie dans le processus d’adhésion entre 2014 et 2020. Près de deux milliards d’euros doivent être déboursés entre 2018 et 2020.

La volonté affichée par Mme Merkel est due en partie à la détention de ressortissants allemands dans les geôles turques, mais pas seulement. La chancelière considère en effet que la démocratie et l’Etat de droit n’évoluent pas « dans la bonne direction » à Ankara.

« Réorientation »

Angela Merkel peut en tout cas déjà compter sur un soutien côté belge. En février dernier, la Chambre a voté une résolution appelant le gouvernement à plaider au niveau européen pour un gel des négociations d’adhésion avec la Turquie, ainsi que des fonds prévus dans ce cadre.

Et par ailleurs, le Premier ministre Charles Michel soutient la démarche qui vise à réorienter les fonds de préadhésion dont la Turquie bénéficie, a-t-il expliqué en marge du Conseil européen.

« Le processus d’adhésion n’est pour le moment clairement pas à l’agenda, il faut donc qu’il y ait des conséquences sur le financement », a souligné M. Michel jeudi soir, plaidant pour une réorientation de ces moyens financiers.

Ceux-ci pourraient par exemple être attribués à des organisations de la société civile plutôt qu’aux autorités turques.

Les négociations d’adhésion de la Turquie sont menées depuis 2005, mais sont depuis des mois au point mort en raison de l’évolution politique du pays, dont le président Recep Tayyip Erdogan est accusé de dérive autoritaire.

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