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Merkel: « Large consensus » avec Macron sur l’UE

Le Vif

Il existe « un large consensus entre l’Allemagne et la France » sur l’avenir de l’Europe, a estimé jeudi la chancelière allemande Angela Merkel, peu avant une rencontre bilatérale à Tallinn avec le président français Emmanuel Macron.

« Il y a un large consensus entre l’Allemagne et la France. Toutefois nous devons naturellement parler encore des détails. Mais je suis fermement convaincue que l’Europe ne peut pas en rester là », a argué Mme Merkel, réagissant pour la première fois au discours sur l’Europe prononcé mardi par M. Macron. « Je vois de toute façon dans le discours du président une bonne base afin de continuer à travailler de façon intensive entre l’Allemagne et la France », a insisté la chancelière.

Emmanuel Macron a prononcé mardi à La Sorbonne un discours de plus d’une heure et demie sous forme de plaidoyer en faveur d’une Europe « à plusieurs vitesses », autour d’un couple franco-allemand consolidé. Ses propositions doivent être évoquées lors d’un dîner réunissant les dirigeants de l’UE dans la soirée. M. Macron a aussi proposé à Berlin « un partenariat nouveau », l’invitant à signer un nouveau Traité de l’Elysée le 22 janvier 2018, pour le 55e anniversaire de cet accord conclu en 1963 par Charles De Gaulle et Konrad Adenauer et qui scellait la réconciliation entre la France et la République fédérale d’Allemagne. « Nous pouvons donner une impulsion franco-allemande décisive et concrète », a plaidé M. Macron, proposant par exemple d' »intégrer totalement » d’ici à 2024 les marchés français et allemand « en appliquant les mêmes règles à nos entreprises ».

Parmi ses suggestions pour l’UE, la création d’un gouvernement économique de la zone euro, avec un ministre et un budget propres, contrôlés par un parlement, ou encore une force commune d’intervention européenne pour 2020. « Je vois de façon positive les initiatives en direction d’une Europe de la Défense et aussi d’une Europe dans laquelle nous gérons ensemble la question de la politique migratoire », a affirmé la chancelière allemande. Outre le discours du président français, Mme Merkel a salué le discours-programme sur l’état de l’Union prononcé mi-septembre par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. « L’ensemble donne une impulsion », a-t-elle résumé.

Après une difficile victoire aux législatives dimanche, Mme Merkel n’a d’autre choix que de trouver un accord pour gouverner avec deux partis que tout oppose a priori, les Libéraux du FDP, opposés aux idées de Paris sur la zone euro, et les Verts. Macron « a clairement dit que l’Allemagne et la France voulaient une collaboration étroite (…) Cela va sûrement influer sur les négociations pour un nouveau gouvernement (allemand) », a-t-elle expliqué.

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