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Merkel et Hollande affichent leur bonne entente à deux semaines des Européennes

Le Vif

A deux semaines des élections européennes, Angela Merkel et François Hollande ont affiché vendredi complicité et bonne entente lors d’une visite du président français dans le fief électoral de la chancelière allemande, au bord de la Baltique.

Toute la journée, malgré une pluie persistante, les deux dirigeants, bras-dessus bras-dessous, affichant un sourire radieux ont multiplié les gestes d’amitiés devant caméras et photographes.

« C’était une très belle visite et je remercie Angela de m’avoir permis de découvrir cette partie de l’Allemagne », s’est réjoui François Hollande sur la jetée de la station balnéaire de Binz, après une croisière avec elle sur la Baltique et une excursion en minibus sur l’île de Rügen.

« On a parlé de beaucoup de choses qui nous unissent, de politique bien sur, mais aussi des liens plus profonds qui unissent nos deux pays », selon le président français.

« Je me réjouis que François Hollande manifeste un tel intérêt, cela va renforcer nos liens. Tout cela est très bien malgré le temps », a répondu à l’unisson Mme Merkel.

Après un dîner en petit comité, les deux dirigeants doivent se retrouver samedi pour un petit-déjeuner en tête à tête et une promenade dans le décor pittoresque de la ville hanséatique de Stralsund.

Durant toute la journée volontairement placée sous le signe de la convivialité, M. Hollande comme Mme Merkel ont soigneusement évité toute déclaration politique ou sur la crise ukrainienne.

M. Hollande et Mme Merkel devraient évoquer le sujet samedi matin lors d’une déclaration commune.

Seule une poignée de chefs d’Etat et de gouvernement, comme le président américain George Bush en 2006 et le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, ont bénéficié d’un tel accueil sur les terres électorales de la chancelière dans le Land de Mecklembourg-Poméranie antérieure.

La presse allemande soulignait pourtant vendredi les difficultés du couple franco-allemand. Ce sera surtout « une rencontre avec de belles images », résumait le Bild, journal le plus lu d’Allemagne. Mais « les jolies apparences sont trompeuses: ça grince énormément entre Berlin et Paris! « , soulignait le quotidien populaire, assurant que le gouvernement allemand a été agacé par les propos récents du Premier ministre français Manuel Valls appelant à faire baisser l’euro.

On s’impatiente aussi à Berlin face au rythme jugé trop lent de réduction des déficits publics en France. Cependant, les réformes d’inspiration sociale-démocrate annoncées par M. Hollande depuis le début de l’année ont été bien accueillies. Après un début très tendu entre Hollande et Merkel, il y a deux ans, quand le président français entendait remettre en cause l’austérité allemande imposée à l’Europe au lendemain de son élection, les deux dirigeants ont appris à mieux travailler ensemble.

Le président socialiste, au plus bas dans les sondages, doit faire face à une crise économique majeure et peine à rassembler sa majorité après une débâcle aux municipales. La chancelière conservatrice, au zénith de sa popularité, dirige une économie en bonne santé, avec un chômage au plus bas, et n’affronte quasiment aucune opposition depuis qu’elle a été réélue pour un troisième mandat.

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