Max Gallo descendu par un colonel belge

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

Max Gallo renvoyé à ses chères études pour une mauvaise histoire belge. En s’attardant sur l’année 1914 où le destin du monde bascula dans la guerre, l’illustre académicien, le prolifique historien-romancier français, ne s’attendait pas à tomber sur une poche de résistance dans les parages des anciens forts de Liège.

Le sang du colonel Fernand Gérard n’a fait qu’un tour, à la lecture des quelques pages consacrées à la tragédie belge. « Lamentable, stupide, invraisemblable » : le rapport de l’officier à la retraite est impitoyable. Il a passé au crible ce qui, à ses yeux, ne sont qu’inepties.

Où ça, des troupes allemandes qui franchissent en train la frontière belge le 4 août ? Où ça, des casques à pointe cisaillés par les mitrailleuses belges alors que c’est l’artillerie des forts de Liège qui fait le gros du boulot ? Le colonel est formel : Max Gallo confond les calibres d’artillerie, fait erreur sur les dates, empile les élucubrations.

Le clou de la débâcle, repéré page 295 : « Et l’on apprend que les Belges qui résistaient à Anvers avec leur roi ont abandonné la ville. Les survivants de leur armée et le souverain se sont réfugiés en France. » Ce serait oublier un peu vite que l’armée belge, le Roi Albert à leur tête, s’est replié derrière l’Yser.

Le colonel Gérard a fait la lecture à ses collègues du Cercle des officiers retraités de Liège. Réactions : entre indignation et franche hilarité. Mis au parfum, l’académicien fait le mort. C’est de bonne guerre.

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