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Maroc: quel premier ministre ?

Après les législatives du 25 novembre, le prochain Premier ministre marocain va tenter d’exister au sein d’un exécutif jusqu’ici dominé par le roi, la nouvelle Constitution lui accordant des pouvoirs accrus.

Plus que son prédécesseur Abbas el-Fassi, le prochain Premier ministre devrait pouvoir imprimer sa marque, ou du moins tenter d’exister au sein d’un exécutif jusqu’ici dominé par le roi. Lié par la promesse de choisir le Premier ministre parmi les membres du parti arrivé en tête aux élections, le roi n’en garde pas moins une marge de manoeuvre dans la mesure où il n’est pas obligé de nommer le patron en titre du parti arrivé en tête.

En l’absence de sondages, il est difficile d’établir un baromètre fiable et précis. Cependant, si l’on considère que les forces politiques les plus actives et les plus médiatiques du moment sont l’Istiqlal, le Rassemblement national des indépendants (RNI) et le Parti de la justice et du développement (PJD), c’est de l’un de ces trois partis que devrait être issu le futur chef du gouvernement.

Dans le cas d’une victoire de l’Istiqlal, il est peu probable, compte tenu de son usure au pouvoir, qu’Abbas el-Fassi soit reconduit. Les jeunes cadors du parti nationaliste, en particulier Karim Ghellab, le persévérant ministre de l’Equipement et des Transports, ou Adil Douiri, ancien ministre du Tourisme, aujourd’hui à la tête du fonds d’investissements Mutandis, pourraient constituer une alternative.

Si le RNI venait à l’emporter, Salaheddine Mezouar fait figure de favori dans la course à la primature. Mais le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch, qui est aussi le patron d’Akwa, un des plus gros groupes du pays, est en embuscade. D’autant qu’il pourrait arguer de son origine modeste et soussi pour succéder au patriarche du clan Fassi.

Enfin, si le scénario d’une victoire du PJD venait à se concrétiser, le tonitruant et médiatique Abdelilah Benkirane pourrait être supplanté par le plus discret Saâdeddine el-Othmani, son prédécesseur au poste de secrétaire général du parti. « Je ne sais pas mettre une cravate, lui, il sait », confiait, il y a peu, Au Vif/ L’express Abdelilah Benkirane…

Souleiman Bencheikh

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