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Marine Le Pen: « La N-VA me fait penser à Sarkozy »

Le Vif

Pour Marine Le Pen, l’Union européenne n’amène pas la paix, mais la guerre. En s’alliant à ses homologues européens, elle espère renverser la vapeur. La présidente du Front National et députée au parlement européen explique sa stratégie à nos confrères du Knack. Entretien.

Ces derniers temps, Marine Le Pen a le vent en poupe. À en croire les sondages, son parti pourrait devenir le plus grand de France aux élections européennes de fin mai. Elle-même figure parmi les politiques français les plus populaires et un nombre record, 42 pour cent, de ses compatriotes déclarent qu’ils n’excluent pas de voter pour elle.

Récemment, elle a renforcé ses liens avec le Vlaams Belang et elle s’est rendue à La Haye où elle a rencontré Geert Wilders (PVV). Cependant, les partis trop radicaux, même aux yeux de Le Pen, tels que le mouvement hongrois Jobbik et les Grecs de l’Aube dorée, sont personae non gratae.

En Belgique, vous avez choisi le Vlaams Belang comme partenaire. N’avez-vous jamais pensé à la N-VA ?

Le Pen: « La N-VA me fait surtout penser à Sarkozy. Cela signifie qu’ils prennent des positions positives sur le plan électoral, mais qu’entre-temps ils sont pro-européens. Pour moi, c’est incompatible. Nous ne pouvons pas travailler avec des mouvements qui défendent l’UE, car pour nous l’UE est à la base de la très grande majorité des problèmes dont souffrent nos pays en ce moment. Pour nous, le fait qu’un mouvement prétend rompre avec le passé tout en étant pro-européen est très révélateur. Cela signifie que la rupture n’est pas aussi drastique qu’ils l’affirment ».

Soutenez-vous le Vlaams Belang dans sa lutte pour l’indépendance flamande?

Le Pen: « Nous ne nous en mêlons pas. C’est une question interne. Nous n’imposons pas notre opinion à nos voisins. Au sein de notre groupe, il peut y avoir différents points de vue. Si l’UKIP veut mener une politique ultralibérale au Royaume-Uni, c’est leur problème. Je ne veux pas de ça en France, mais si là-bas, le peuple est d’accord, qu’il en soit ainsi. (Le parti britannique ne souhaite pas s’allier à Le Pen, NDLR.) Même chose pour le mariage homosexuel. Si une nation veut l’instaurer, qu’elle le fasse, mais je ne veux pas que l’UE l’impose aux autres. C’est ce qu’on appelle la démocratie ».

Olivier van Beemen

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