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Mariano Rajoy estime qu’une médiation avec la Catalogne n’a pas lieu d’être

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a rejeté mercredi les nombreuses offres de médiation pour résoudre la crise avec les séparatistes au pouvoir en Catalogne, estimant qu’elles ne pouvaient s’exercer en l’espèce.

« Il n’y a pas de médiation possible entre la loi démocratique et la désobéissance, l’illégalité », a résumé le Premier ministre conservateur lors d’une allocution devant le Congrès des députés, au lendemain de la signature d’une déclaration d’indépendance par les séparatistes catalans.

Dans ce discours d’un peu plus d’une demi-heure, il a accusé les indépendantistes catalans d’entretenir un « conte de fées », d’avoir glissé vers une « radicalité, un niveau de désobéissance et des tumultes sans précédent dans l’histoire récente », de l’Espagne. M. Puigdemont a entre ses mains le pouvoir de « revenir à la légalité », a martelé M. Rajoy en attribuant à ses adversaires tous les maux qui affligent la Catalogne, divisée entre partisans de l’indépendance et du maintien en Espagne.

Lors d’une brève déclaration télévisée, le chef du gouvernement avait auparavant prévenu M. Puigdemont qu’il pourrait être amené à mettre en oeuvre l’article 155 de la Constitution, qui permet de suspendre partiellement ou complètement l’autonomie d’une région. Le gouvernement conservateur a ensuite essuyé une salve de critiques de l’opposition de gauche qui lui a reproché d’avoir toujours recours au droit et de ne pas se comporter en homme d’Etat, en faisant de véritables propositions politiques pour résoudre la pire crise politique ayant touché l’Espagne depuis son retour à la démocratie.

La gauche accuse Mariano Rajoy d’être directement responsable de la crise en Catalogne, région qui se sent meurtrie par l’annulation partielle en 2010 d’un Statut lui conférant de très larges compétences par la Cour constitutionnelle, saisie par son Parti populaire. Plusieurs élus l’ont appelé à accepter l’offre de dialogue de M. Puigdemont qui a suspendu une déclaration d’indépendance unilatérale afin de permettre des « négociations sans conditions », selon ses propos mercredi à la chaîne CNN.

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