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Marée noire: la bataille de la com’

BP, ses opposants, l’Agence de protection de l’environnement, Sarah Palin: tour d’horizon, en ligne, des réactions à la catastrophe du golfe du Mexique.

Tous contre BP! La grogne contre la compagnie Beyond Petroleum envahit la Toile. Plus de deux semaines après l’explosion d’une plateforme pétrolière dans le golfe du Mexique que la société britannique exploitait, les réseaux sociaux regorgent de commentaires à charge contre le groupe britannique.

Par dizaines, les pages Facebook appellent au boycott de la firme. Certaines atteignent déjà près de 3000 « fans » en quatre jours d’existence. Et les messages postés laissent peu de place à la nuance. Jessica se demande par exemple: « Pourquoi devrait-on boycotter BP seulement jusqu’à ce que la fuite soit nettoyée? Pourquoi ne pas les boycotter à jamais? »

Danielle se dit, elle, « écoeurée » par les rumeurs concernant l’enveloppe de 5000 dollars que promettrait la multinationale aux pêcheurs qui abandonneraient toute poursuite contre le groupe. Déjà, une plainte à été déposée par deux pêcheurs de Louisianne qui réclament au moins 5 millions de dollars à l’entreprise en guise de compensation.

Les internautes ne sont pas les seuls à se plaindre. L’Agence de protection de l’environnement (EPA), durement critiquée pendant le deuxième mandat de George W. Bush pour son inaction dans la lutte contre le réchauffement climatique, réagit par la voix de sa présidente: « Quelqu’un a dit que BP devait payer. Je suis d’accord », écrit Lisa P. Jackson dans un tweet, le 1er mai.

Paradoxe, c’est BP America qui reste le plus réactif sur le Net. Pas moins de douze tweets dans la seule journée du 2 mai. Une occasion pour le géant pétrolier de donner les coordonnées du service après-vente de la marée noire, d' »applaudir les déclarations du Président » et de communiquer sur les opérations en cours pour colmater la fuite. Bref, de faire amende honorable.

BP et la compagnie qui exploite le gisement, Transocean, ont aussi ouvert une page Facebook dédiée aux réponses à apporter à la fuite du gisement Deepwater Horizon. Plus consensuelle, elle est suivie par plus de 7000 personnes. Un site officiel vient la compléter, avec des photos mises à jour régulièrement.

Le public américain est demandeur de ce genre d’initiatives. La page Facebook « Sauvons le golfe du Mexique », lancée par plusieurs titres de presse du sud des Etats-Unis, regroupe déjà plus de 15.000 personnes.

Barack Obama avait annoncé fin mars l’ouverture de nouvelles zones offshore destinées à l’exploitation gazière et pétrolière, soulevant la colère des groupes écologistes. Sarah Palin, la colistière de John McCain, ex-candidat républicain à la Maison-Blanche en 2008, se place en porte-à-faux par rapport à ces critiques. Dans un message sur sa page Facebook, le 30 avril, intitulé « Forage national: pourquoi nous pouvons encore y croire », l’ex-gouverneur de l’Alaska prône cette méthode pour garantir la sécurité énergétique de son pays. L’Alaska est le deuxième Etat producteur de pétrole aux Etats-Unis, derrière le Texas. « Nous avons besoin de pétrole, et si nous ne forons pas chez nous, nous devrons l’acheter à des pays qui n’aiment pas l’Amérique », avance Palin. 7114 personnes « aiment ça ». Pas assez, sans doute, pour rallier l’adhésion populaire.

Jérémie Lanche

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