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Manifestations interdites à Ajaccio après des dérapages racistes

Le préfet de Corse a pris dans la nuit un arrêté interdisant les manifestations dans un quartier populaire d’Ajaccio, au sud-ouest de l’île française, après deux jours de protestations et dérapages racistes.

L’arrêté, qui prend effet ce dimanche, « durera jusqu’au 4 janvier au moins » et « concerne toutes les manifestations et les rassemblements », a précisé le préfet Christophe Mirmand à l’AFP.

Pour la deuxième journée consécutive, des centaines de manifestants avaient défilé samedi dans plusieurs quartiers populaires d’Ajaccio, aux cris de « On est chez nous », « Arabes dehors ».

Les incidents avaient débuté après une violente agression dans la nuit de jeudi à vendredi contre des policiers et pompiers appelés pour un feu dans le quartier populaire des Jardins de l’Empereur.

Le lendemain, plusieurs centaines de manifestants étaient venus rechercher les auteurs de l’agression avant qu’un groupe se mette à saccager une salle de prière musulmane du quartier.

Ces incidents surviennent dans un climat de tension en France après les attentats jihadistes qui ont fait 130 morts à Paris le 13 novembre. Les élections régionales de la mi-décembre ont donné lieu à une poussée historique de l’extrême droite. En Corse, les nationalistes l’ont emporté, prenant pour la première fois la tête de l’exécutif de cette île méditerranéenne rattachée à la France depuis 1768.

« Il faut que ces comportements cessent, ils altèrent l’image de la Corse », a déclaré dimanche le préfet de l’île, pointant « des propos choquants et inacceptable qui sont successibles de tomber sous le coup d’incrimination d’incitation à la haine à la xénophobie ».

Dimanche matin, le calme était revenu dans ce quartier de quelque 450 logements, qui abrite 1.700 personnes, a constaté un journaliste de l’AFP.

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